Dossier technique

13,2 MWc de puissance photovoltaïque installée sur 16 ha de parcours

Un projet d’envergure est sur le point de se concrétiser à Ménéac : les 16 ha de parcours des pondeuses de Frédéric Dinel devraient recevoir des tables photovoltaïques pour une puissance de 13,2 MWc. À la clé, ombrage pour les poules, protection des prédateurs et une électricité verte à un prix compétitif et stable pour le territoire.

19832.hr - Illustration 13,2 MWc de puissance photovoltaïque installée sur 16 ha de parcours
© 19832.hr

Frédéric Dinel est installé depuis 1998 sur la commune de Ménéac (56). Son exploitation avicole se compose de 40 000 pondeuses plein air réparties entre 3 poulaillers et 5 400 pondeuses en label rouge sur un deuxième site, le tout sur 130 ha de SAU dont 65 ha sont irrigables. L’éleveur a réalisé sa 1re installation photovoltaïque de 100 kWc de puissance en 2009. « Ensuite, j’ai investi environ tous les 2 ans dans une nouvelle installation photovoltaïque. Aujourd’hui, j’ai 8 centrales photovoltaïques en service pour une puissance totale de 680 kWc », indique Frédéric Dinel qui est aussi administrateur de l’Apepha et membre de l’association depuis 2010.

Créer de l’ombre et protéger les poules

Ayant couvert en panneaux solaires la plupart des toitures des bâtiments de l’exploitation, l’aviculteur a eu envie d’un nouveau projet en mars 2020. « J’ai donc rédigé un petit cahier des charges et contacté 7 entreprises qui seraient capables d’y répondre pour développer un projet de photovoltaïque au sol sur les 16 ha de parcours des pondeuses. Avec mon expérience dans le domaine du photovoltaïque je savais qu’il fallait trouver la bonne entreprise qui me permettrait d’être bien accompagné administrativement pour mener ce projet jusqu’à son terme », livre l’éleveur. Et de revenir sur ses motivations : « Il y a peu d’arbres sur les parcours et l’installation de structures photovoltaïques a pour but d’inciter les poules à occuper au maximum cette surface extérieure disponible. Cela permet de mieux répartir l’azote sur le parcours. » 

L’installation de ces tables photovoltaïques est aussi un moyen de créer de l’ombre sur le parcours pour le bien-être des pondeuses. Cela protège aussi des prédateurs comme les buses qui attaquent régulièrement les poules qui sortent. L’enherbement sous les tables est aussi favorisé.

30 % du parcours va être couvert en panneaux photovoltaïques

19831.hr
Frédéric Dinel, aviculteur et Jean-Marie Bahu, chef de projet pour la société wpd solar France.

Une production qui couvre les besoins de 5 800 personnes

« Nous allons installer des tables photovoltaïques qui vont faire 1 m de hauteur en partie basse et 3,5 m en partie haute. C’est une structure réversible qui est fixée avec des pieux battus ou vissés dans le sol. », explique Jean-Marie Bahu, chef de projet pour la société wpd solar France qui accompagne Frédéric Dinel dans le développement de ce projet. Il est aussi prévu la plantation de 50 arbres et 320 arbustes sur une zone tampon de 50 m en sortie des trappes d’accès aux parcours des poulaillers. La création de haies en peignes va inciter les poules à s’aventurer sur la totalité du parcours. C’est environ 30 % des 16 ha de parcours qui vont être couverts en panneaux photovoltaïques. Cela va représenter 13,2 MWc de puissance installée pour une production de 14,8 GWh par an. « Cette énergie produite couvre la consommation électrique moyenne de 5 800 personnes soit 15 % de la population de Ploërmel Communauté. L’électricité produite sera injectée sur le réseau sur un poste source situé à Merdrignac ; pour ce faire un câble va être tiré sur environ 10 km. » Le coût du raccordement est estimé à plus de 1,5 million d’euros sur un total d’environ 10 millions d’euros. Pour amortir ce coût de raccordement et garantir la viabilité du projet, il nous faut donc une surface suffisante.


Ce type de projet permet d’avoir un prix compétitif de l’électricité pour le territoire. À titre de comparaison, dans les derniers appels d’offres nationaux, la moyenne d’un projet photovoltaïque au sol est de 80 € MWh, alors qu’un projet en toiture est de 100 € MWh et un nouveau projet nucléaire est de plus de 120 € MWh (d’après la Cour des comptes en 2020).

Définir un protocole sanitaire spécifique

L’aviculteur et la société wpd solar France ont travaillé avec la filière pour monter le projet, et notamment la coopérative du Gouessant. Un protocole sanitaire à mettre en place pour les intervenants extérieurs a été défini en collaboration avec les services de l’État. Le plan de biosécurité de l’élevage sera aussi revu lorsque le projet sera finalisé. « Le Gouessant a été très ouvert et s’est impliqué dans le projet pour le faciliter. La coopérative s’intéresse aussi en tant que consommateur d’électricité à cette production d’énergie verte qui assure un prix stable sur le long terme », ajoute Frédéric Dinel.

L’éleveur partie prenante du projet

Frédéric Dinel reste propriétaire exploitant de son terrain. La société est propriétaire de l’installation. Elle l’exploite pendant 30 ans et gère la revente de l’électricité. Elle verse un loyer à l’éleveur pour l’occupation du parcours. À la fin des 30 ans, la société s’engage à démonter l’installation et à remettre en état le terrain. « Un de mes critères de base était que je puisse être investisseur dans ce projet. Nous allons donc étudier avec wpd solar France les modalités de prise de participation lorsque les différentes étapes administratives seront terminées », précise-t-il. Par ailleurs, les porteurs de ce projet vont étudier l’opportunité pour les habitants de Ménéac et plus largement sur le territoire d’investir par l’intermédiaire d’un financement participatif. Ce genre de projet prend entre 4 et 5 ans pour se concrétiser. L’enquête publique s’est terminée le 14 mars, l’obtention du permis de construire est espérée pour le mois de juin. « La mairie et les services de l’État sont favorables au projet et ont envie que cela avance. » Après l’obtention du permis de construire va débuter la phase de financement, de raccordement puis de montage de l’installation. Si tout va bien la mise en service devrait se faire d’ici fin 2026.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article