La pression sur les herbicides s’accentue. Le S-métolachlore sera prochainement interdit. Eaux & Vilaine veut accompagner* les agriculteurs de son bassin versant dans la pratique du désherbage mécanique du maïs, afin d’abaisser la pression. Yannick Juhel, producteur de lait bio et adhérent de la Cuma matériel de Limerzel, utilise la herse étrille depuis une dizaine d’années. Au printemps, sur céréales d’hiver, mais aussi sur maïs. Il témoignait devant des agriculteurs bio et conventionnels intéressés par la technique. « Je passe deux jours après le semis du maïs, à une vitesse de 12-13 km/heure. Ensuite, au stade 3 feuilles, à 8-9 km/h. En tout, je fais 3 passages, jusqu’à 6 feuilles ». Il apprécie la herse étrille pour sa polyvalence, sa facilité d’entretien et de réglage. « J’utilise aussi la bineuse 6 rangs (la deuxième achetée par la Cuma) à 7-8 feuilles, à 6 km/h ». Elle est guidée par palpeurs et munie de disques de protection des plants (possibilité d’intervenir dès 4-5 feuilles). « Nous n’avons pas opté pour une bineuse guidée par caméras en raison de son prix », indique Olivier Le Mouel, président de la coopérative. Une personne, assise sur la machine, peut ajuster le guidage. Elle peut également être équipée de disques à butter ou de doigts Kress pour biner au pied du rang. Son poids important nécessite un tracteur de plus de 100 cv. Les techniciens rappellent les préalables à une bonne efficacité du désherbage : semer sur un sol plan et bien rappuyé, à 5 cm de profondeur (roulage après labour ou après semis).
80 €/ha pendant 3 ans, pour 3 ha maxi
Efficacité du passage à l’aveugle, après semis
En conventionnel, avec des semis d’avril, il est conseillé de passer la herse étrille 5 jours après le semis. En bio, sur des semis plus tardifs, vers la mi-mai, le premier passage de herse doit intervenir rapidement, dès le lendemain du semis, si possible. « Le passage à l’aveugle permet de casser 75 à 80 % des filaments d’adventices », indique Clarisse Boisselier, Chambre d’agriculture, se référant à 4 années d’essais en Bretagne. Les conditions météo sont primordiales mais à cette période, les fenêtres existent…
Produits phytosanitaires dans les rivières
Dans un contexte de changement climatique et d’accroissement de la population, la préservation de l’ensemble des ressources en eau apparaît stratégique pour le développement de la région. L’Observatoire de l’Environnement en Bretagne met en avant la présence quasi généralisée en produits phytosanitaires dans les rivières et nappes d’eaux souterraines bretonnes.
* Eaux & Vilaine donne une aide de 80 €/ha pendant 3 ans, avec un maximum de 3 ha.