La conduite d’élevage en période chaude est une vraie préoccupation pour les éleveurs à l’heure du réchauffement climatique. « Les pertes en élevage peuvent être très coûteuses lors des coups de chaleur. Sachant que l’on ne peut pas contrôler le climat, que faire pour minimiser le stress thermique et les pertes d’animaux ? Il faut maximiser les heures de confort et donc les augmenter tout en réduisant les heures de stress », introduit Christy Puffenbarger, du service technique d’Aviagen Turkeys US, lors de la journée technique organisée par le sélectionneur de dinde à Châteaubourg (35) le 6 février.
Vérifier la hauteur les pipettes
Pour la dinde, le stress thermique se traduit par un grand nombre d’animaux avec le bec ouvert, les ailes tendues et écartées du corps. La consommation d’aliment va baisser et celle d’eau augmenter. La mortalité va forcément augmenter avec la perte des volailles les plus sensibles. Les dindonneaux aussi peuvent se retrouver en situation de stress thermique avec les mêmes symptômes que les animaux plus âgés. « Il faut vérifier régulièrement la hauteur des pipettes. La consommation d’eau peut être réduite si les lignes sont trop hautes ou basses. Une purge régulière permet de garder de l’eau fraîche et à bonne température. Une vérification des paliers de ventilation avant que les animaux aient trop chaud est aussi recommandée », explique Christy Puffenbarger. Selon elle, la ventilation tunnel est ce qui fonctionne le mieux lors des épisodes de chaleur. Elle insiste sur la vérification des ventilateurs qui doivent se mettre en route assez tôt et ne pas attendre que les dindes ouvrent le bec pour augmenter les consignes. « Tous les ventilateurs doivent être en état de marche avec les courroies serrées. En bâtiment statique, les grillages doivent être dépoussiérés fréquemment afin de ne pas restreindre la circulation d’air dans la salle d’élevage. »
Laisser la lumière la nuit
Lorsque la température baisse, il faut maintenir un bon niveau de ventilation pour que les dindes se remettent le plus rapidement possible du coup de chaleur de la journée. Pour la brumisation il est important de suivre les recommandations en fonction de l’âge des animaux, de l’humidité, du système de ventilation et les intervalles entre la mise en route et les arrêts. Des barrières peuvent être disposées de manière régulière dans le bâtiment pour éviter le regroupement d’animaux. « L’éclairage est aussi un levier pour favoriser la récupération des volailles. Allumer les lumières aux heures les plus froides de la journée permet aux animaux de boire et manger avant la remontée des températures. Lors des épisodes de chaleur extrême la lumière peut rester allumée toute la nuit. » Christy Puffenbarger propose aussi de réduire la densité des lots qui finissent pendant les périodes les plus chaudes. « On peut augmenter le niveau de sodium dans l’aliment ce qui incite à consommer de l’eau. L’apport de vitamine C dans l’eau va stimuler l’appétit. Pour conclure, plus le nombre d’heures de confort sera élevé, plus les animaux ingéreront de l’eau, de l’aliment et prendront du poids. »
maximiser les heures de confort pour limiter celles de stress
Une bonne révision au printemps
Le début du printemps est la bonne période pour vérifier le fonctionnement de la brume et des systèmes de refroidissement. Les alarmes et les sondes doivent être vérifiées très régulièrement et pas uniquement lorsqu’il fait chaud. « Ne laissez pas la végétation et les mauvaises herbes se développer autour des bâtiments qui pourraient compromettre la circulation de l’air. »