En partant d’une enquête menée auprès de ses adhérents et de ses partenaires, les Jeunes Agriculteurs de Bretagne ont identifié 3 catégories de risques humains à l’installation. Ils peuvent être « professionnel, avec des conflits avec le cédant ou des associés, d’ordre personnel, illustré par de l’isolement ou encore de la désillusion, ou physique avec du stress, de la fatigue », liste Martial Rio, administrateur, lors de l’assemblée générale du syndicat, à Quimper (29).
Pour éviter ces situations tendues, la Chambre d’agriculture a mis en place un dispositif accessible depuis 2020 « qui finance des droits à l’essai, pendant 1 an, pour les hors-cadre familiaux ou non, qui souhaitent se poser et réfléchir », indique Sébastien Rouault, élu à la Chambre d’agriculture de Bretagne. Même idée lors de l’intervention d’Agnès Jouin, animatrice pour Agrimédiation Finistère, avec « le Gaec à l’essai. On s’entretient individuellement avec chacun des associés sur la vision du projet, la vie familiale et personnelle. Quelles visions les agriculteurs ont de leur futur associé, afin de déceler les points de convergence et de divergence. En mettant tout le monde autour de la table, on donne l’habitude de discuter ». L’échange est un élément essentiel pour ne pas créer de situations stressantes ou de risques. Faire un bilan annuel « évite les non-dits, permet de comprendre l’autre ».
Ne pas laisser traîner
« En cas de blocage, plus on résiste, plus la situation sera difficile », décrit Pierre Le Floc’h, médiateur pour Agrimédiation Bretagne. « Plus la médiation est précoce, plus elle est constructive : d’un affrontement, on passe à une conciliation ». Le médiateur fait partie d’une équipe de 20 personnes présentes sur toute la région et qui interviennent toujours à 2 pour des rencontres individuelles, et rendent une synthèse collective. « Nous allons vers un cheminement qui laisse à chacun le temps de s’exprimer ».
Gildas Griveau, conseiller en prévention des risques à la MSA, décompose la prévention en 3 situations, à savoir tertiaire, à traiter urgemment, secondaire (situation problématique) ou primaire. Pour cette dernière, « on se projette, avant que la situation soit existante. Nous sommes souvent appelés en prévention tertiaire ou secondaire, rarement par des nouveaux installés ». Pourtant, le service de prévention peut aider à améliorer les conditions de travail ou à réaliser un diagnostic global.
D’un affrontement, on passe à une conciliation
Relancer JA Grand Ouest
Le président des JA Bretagne Charles Fossé relance l’idée de former JA Grand Ouest, avec la Normandie et les Pays de la Loire. Un projet encouragé par François-Xavier Hupin, de JA National, car il « prend tout son sens avec l’élevage. Nous serions à 13 départements à porter des sujets communs, qui iraient dans le bon sens et dans le sens de tout le monde, tout en gardant notre sensibilité régionale ».