Désinformation

Edito - Illustration Désinformation

En Europe, la désinformation n’est pas illégale. Ni récente d’ailleurs : de tout temps, les stratèges de la guerre en ont fait ample usage comme on le voit encore actuellement. Ce qui change aujourd’hui, ce sont les outils utilisés pour amplifier la désinformation ou déformer l’information. Dernier né de la panoplie des réseaux sociaux, TikTok qui est l’outil ad hoc pour agir à grande échelle dans le domaine. Par la répétition visuelle et sonore, cet outil capte l’attention pour conduire l’internaute dans une boucle addictive avant de l’enfermer dans une bulle très personnalisée. Puis, par effet de martèlement, la propagande enfonce ses serres dans l’esprit des usagers renfermés dans une gangue grâce aux algorithmes.

Ce procédé d’altération du libre arbitre n’est pas l’apanage des réseaux sociaux. Les chaînes d’information continue ont à certains égards cette capacité à emprisonner la pensée par la répétition en boucle.

Parfois aussi, la désinformation est utilisée à dessein pour des raisons politiciennes. L’agriculture n’y échappe pas en cette période pré-électorale. Ainsi en va-t-il pour l’accord de libre-échange avec le Canada récemment attaqué. « Démagogie », s’est élevé le président Macron avant de rappeler que cet accord est « très bon pour le lait, très bon pour le fromage ». Quant au déferlement de viande bovine canadienne aux hormones craint par les éleveurs européens, il n’a tout simplement pas eu lieu : 1 400 t exportées vers l’Europe en 2023, dont 29 t en France.

Le problème de manipulation de l’information est tellement prégnant que l’UE a créé les Décodeurs de l’Europe. De quoi tordre le cou à des absurdités prises pour vérité : « Non l’Europe ne veut pas interdire les boîtes de camembert » ; « Non la Commission européenne ne prône pas la décroissance » ; « Non l’UE ne réglemente pas la taille des concombres », etc.

Non l’Europe ne veut pas interdire les boîtes de camembert


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