Dossier technique

L’automate fait gagner 3 h par jour

Pour se libérer du temps et pallier le manque de main-d’œuvre, Caroline et Jean-Pierre Pinsault ont fait le choix d’automatiser l’alimentation des Charolaises.

19632.hr - Illustration L’automate fait gagner 3 h par jour
Caroline et Jean-Pierre Pinsault utilisent le robot d’alimentation depuis janvier 2024. | © 19632.hr

Caroline et Jean-Pierre Pinsault élèvent 150 mères charolaises et toute la suite sur leur site de Gevezé. Le Gaec frère/sœur possède également un atelier taurillons, un atelier d’engraissement de porcs ainsi qu’un atelier laitier sur un autre site. Un salarié travaille sur la ferme depuis 2014.Depuis janvier 2024, l’exploitation est équipée du robot d’alimentation Jeantil Automatic Feeding. « Nous étions équipés auparavant d’un bol mélangeur », raconte Jean-Pierre Pinsault. « Nous avions la possibilité d’investir, et je ne me voyais pas continuer sur ce rythme pendant 15 ans. C’est-à-dire jusqu’à ma retraite. L’alimentation est un poste très chronophage, surtout en vaches allaitantes ». Après avoir envisagé d’embaucher un deuxième salarié, les éleveurs ont fait le choix de l’automatisation, notamment en raison de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre. L’investissement a été de 300 000 €.

L’alimentation est un poste très chronophage

14 h de travail par jour

Avant l’achat de l’automate, le désilage était effectué en plusieurs fois, entrecoupé de moments pour repousser le fourrage à la main et pour apporter la paille ou le foin. « Le robot nous fait gagner environ 3 heures par jour », estiment les agriculteurs. « Nous avons également moins d’astreinte le week-end. De plus, en été, quand les vaches pâtureront, une seule personne suffira le matin car l’alimentation des Charolaises se fera désormais en même temps que la traite ». En effet, la machine travaille tous les jours de 4 h à 18 h et passe 3 fois pour remplir les auges. Toutefois, à 18 h, Jean-Pierre Pinsault aime repousser lui-même le fourrage pour « garder un œil sur les animaux ».

Une meilleure technicité

Les rations sont aujourd’hui au nombre de 7, contre 3 à l’époque du bol mélangeur. « Nous pouvons faire des rations adaptées à chaque lot sans complément de temps », annoncent les associés du Gaec. « Si un humain faisait la même chose que le robot, cela lui prendrait 8 h par jour ». Par exemple, les éleveurs ont maintenant une ration spécifique pour les taurillons de 450 kg et de 650 kg ainsi que pour les vaches à l’engraissement. Visuellement, Jean-Pierre et Caroline Pinsault ont observé des meilleures croissances et un meilleur état général des bovins. « Il nous faudra néanmoins plus de temps et de recul pour avoir des données chiffrées », tempèrent-ils.

La mélangeuse est indépendante

Installée dans un ancien hangar, la cuisine est équipée de 8 cellules accueillant les divers composants de la ration. Chaque cellule possède un peson précis au kg près. Un convoyeur central achemine les matières premières jusqu’à une mélangeuse en poste fixe. « La ration est préparée pendant que le robot distribue. Quand il est vide, il vient faire le plein et peut repartir directement ». Le réapprovisionnement des cellules demande quant à lui entre 1 h et 1 h 30 pour nourrir l’équivalent de 450 animaux pendant 2 jours. L’automate se repère dans les bâtiments et sur l’exploitation grâce à un système de filoguidage composé d’un câble électrique enterré dans le béton. Des puces RFID lui permettent également d’identifier des points d’intérêt, comme les différentes cases des bovins. Enfin, sa hauteur, moins importante que celle d’un tracteur, lui offre la possibilité de circuler partout, même dans les bâtiments les plus anciens et les moins hauts.

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La machine travaille tous les jours de 4h à 18h.

Un coût alimentaire maîtrisé

Sur les 210 ha de SAU sont implantés des prairies, du maïs, du blé, du colza, de l’orge et du méteil. « Seuls 4 % (en quantité brute) de l’alimentation des vaches sont achetés à l’extérieur », précisent les éleveurs. « Nous avons toujours été vigilants sur notre coût alimentaire ». Les différentes rations sont composées de paille, de foin, de méteil, d’ensilage d’herbe, d’enrubannage, de maïs, de blé aplati, et de correcteur azoté.


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