Près de 50 représentants de la Confédération paysanne de Bretagne étaient réunis le 9 avril à Saint-Gilles (35), pour leur assemblée générale. Ils sont revenus sur leurs combats récents, notamment pour « la défense du revenu et des droits sociaux des agriculteurs », comme l’a souligné Soazig Le Bot, co-porte-parole du syndicat lors d’un point presse.
Des attentes sur les prix planchers
Approuvant la mesure de prix planchers annoncée par le président de la République lors du dernier Salon de l’agriculture, les agriculteurs attendent désormais sa mise en place effective. « Ces prix minimums doivent prendre en compte les coûts de production, la rémunération des agriculteurs et les cotisations sociales », ajoute Soazig Le Bot. « Et ils doivent être couplés avec une régulation des volumes », mesure défendue par le syndicat depuis des années, tout comme l’arrêt de toutes les négociations d’accords de libre-échange.
« Cette mesure de prix minimums est possible. Elle passe par des choix politiques. Des dispositifs de prix bloqués existent par exemple pour l’énergie. Pourquoi cela ne serait pas le cas pour l’alimentation ? »
Dans cette période d’élections européennes, les adhérents de la Confédération paysanne vont rencontrer tous les candidats de l’Ouest en mai. S’agissant des élections professionnelles de début 2025, les responsables régionaux ont élaboré leur plan d’action pour venir en soutien aux équipes départementales.
« L’installation massive d’agriculteurs » sera un des thèmes portés par le syndicat. « Nous visons 1 500 installations par an au niveau régional », a cadré Marie-Ève Taillecours, présidente de l’Arap Bretagne (association qui assure la partie développement de la Confédération paysanne), également en assemblée générale le 9 avril.
Le projet de loi agricole est plutôt un « plan social »
Revenant sur le projet de loi d’Orientation ‘pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture’, « nous pensons qu’il s’agit plutôt d’un plan social. Il favorise davantage l’agrandissement, l’endettement et la spécialisation des fermes, au détriment du plus grand nombre. Il n’y a rien sur le revenu et la répartition du foncier, leviers majeurs pour installer. »
Par ailleurs, « ce projet loi ne défend pas la souveraineté alimentaire puisqu’il inclut la production d’énergie. Et il prévoit des régressions environnementales dans un contexte d’épuisement des ressources naturelles, d’effondrement de la biodiversité et d’accélération du changement climatique. Ce texte ne doit pas être voté en l’état. »
Nous visons 1 500 installations par an en bretagne
Des actions en faveur de l’installation
En lien avec l’Arap, les Ciap, présents dans les 4 départements, organisent des stages ‘Paysan créatif’ qui permettent à 12 personnes/an/département d’approfondir leur projet de création d’activité auprès de 2 paysans référents et de s’insérer au niveau territorial. Un Espace-test existe aussi près de Redon afin de faciliter l’installation, la formation et l’expérimentation en agricul-ture sur le territoire.