Le sol se refroidit, il est urgent d’attendre

Les derniers jours sans pluie ont permis d’avancer dans les chantiers de récolte des dérobées, d’épandage de fumier et de destruction de couverts. La préparation des sols pour l’implantation des maïs est en cours. Néanmoins, il est important d’attendre que le sol soit suffisamment réchauffé pour semer les maïs, ce qui n’est pas le cas pour le moment.

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La germination des semences de maïs et la levée sont conditionnées par la présence d’oxygène, d’humidité (avec un bon contact terre-graine) et de température. 

La durée de ces premières phases germination-levée est déterminée par la température du sol. À titre d’exemple, la durée nécessaire à la germination et à la sortie de la radicule et du coléoptile jusqu’à la levée est de 1 000 heures soit 6 semaines  à 6 °C ; de 200 heures soit 8 jours à 10 °C ; de 100 heures soit moins d’une semaine à 15 °C.

Semer trop précipitamment sur un sol non réchauffé et qui ne va pas se réchauffer dans les prochains jours va rendre la levée très lente et le risque d’attaques de bioagresseurs forte. Pour semer dans de bonnes conditions, la température du sol doit être d’au moins 10 °C autour de 5 cm de profondeur, idéalement de 15 °C. La température du sol se mesure le matin à 10 h ou à 20 h le soir pour avoir une bonne vision de la température moyenne de la journée. 

Le lien entre température du sol et température de l’air n’est pas toujours très bien défini, cela dépend du type de sol : un sol caillouteux et filtrant se réchauffe plus vite qu’un sol battant hydromorphe. 

Éviter une levée lente et des attaques de bioagresseurs

Diagnostiquer l’état de son sol

En attendant que le sol se réchauffe pour démarrer les semis, un diagnostic de l’état physique de ses sols permet de corriger si nécessaire des tassements. Les chantiers d’ensilage d’herbe ont pu parfois se dérouler sur un sol tout juste ressuyé. Les contraintes exercées par les machines peuvent générer des tassements profonds
(> 20 cm) qui seront potentiellement non corrigés par un travail classique du sol (labour, déchaumage…). Pour autant, ces tassements profonds limitent le volume de sol exploré par les racines et multiplient les conséquences des stress hydriques. Des essais récents en maïs semences dans le Sud de la France ont mis en évidence des pertes de rendement de 16 % liées au stress hydrique sans tassement et jusqu’à 25 % dans les zones tassées. 

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Identifier les problèmes de tassement

Pour identifier ces tassements profonds, un pénétromètre classique permet d’observer si des ruptures de résistances fortes existent dans les sols. Les racines sont sensibles à des modifications brutales de la résistance du sol. En cas de présence de zones plus résistantes en profondeur avec le pénétromètre, un mini-profil 3D ou un test bêche plus profond affine le diagnostic.

Il est illusoire de penser que l’activité biologique peut corriger en quelques semaines des problèmes de tassement. En général, l’activité des vers de terre permet de corriger partiellement un sol tassé après 2 ans. Le travail mécanique à l’aide d’outils à dents pour décompacter doit se faire à une profondeur idéale de 5 cm en dessous de la zone tassée  et sur un sol friable à la profondeur maximale de travail. 

Corriger le tassement pour ne pas impacter le rendement

En raison des conditions pluvieuses, les chantiers de destruction de couverts végétaux et d’épandage d’engrais organiques ont pris du retard. Ils vont très certainement se dérouler fin avril grâce à la fenêtre météo plus clémente. Cependant, certaines de ces interventions vont avoir lieu dans des parcelles humides n’ayant pas eu le temps de se ressuyer. Cela peut provoquer un tassement du sol dont l’effet sera répercuté sur le maïs. Ce tassement peut être superficiel et facile à corriger ou plus profond (30-40 cm). Pour le second cas de figure, il est plus difficile de l’observer et son impact à long terme sur les cultures sera plus important. Dans cette vidéo, Arvalis explique les risques du tassement sur le rendement du maïs et donne des clés pour pouvoir l’identifier et le corriger.

Arvalis


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