Lundi, c’était la journée de la Terre nourricière. Elle est passée quasi inaperçue. Pas pour Copernicus, le programme européen d’observation de la Terre, qui a publié son rapport annuel ce 22 avril. Et que dit ce rapport ? Que l’Europe se réchauffe bien plus rapidement que le reste de la planète. Notre continent tempéré a gagné 2,3 °C depuis la seconde moitié du XIXe siècle quand le reste de la planète ne s’est réchauffé « que » de 1,3 °C. Cela peut paraître contre-intuitif, mais cet inquiétant record de l’Europe est entre autres lié à la fonte accélérée de l’Arctique géographiquement très proche.
La Commission européenne s’alarme pour sa part de « l’accélération sans précédent du changement climatique en 2023 » : 11 mois sur 12 ont enregistré des températures supérieures à la moyenne. La Bretagne n’est pas épargnée par cet emballement stupéfiant comme le montrent les relevés météorologiques réalisés dans les fermes bretonnes publiés chaque semaine dans Paysan Breton.
L’autre conséquence du dérèglement climatique mesurable ces 6 derniers mois, c’est la pluviométrie record : les sols européens ont reçu 7 % de précipitations de plus que la moyenne. La Bretagne, et particulièrement l’Ouest breton, n’est pas en reste.
Les agriculteurs mesurent au quotidien les effets de ce chamboulement climatique bien plus rapide qu’annoncé : blé puis orge qui n’ont pas pu être semés, dégâts des tempêtes cet hiver, stocks fourragers qui ont fondu faute de pouvoir sortir les animaux, etc. Et pourtant ce ne sont là que les prémices du futur, nous alertent les climatologues. Que faut-il entendre par là ? Qu’à l’échelle agricole ce bouleversement contraindra à engager des changements profonds dans la façon de produire, voire changer de production. Pour l’instant, pas grand-monde ne veut le voir…
Engager des changements profonds dans la façon de produire