Les couleurs du Crédit Mutuel de Bretagne, David Pivault les a d’abord portées de 2003 à 2006, en tant que salarié. « Mes parents étaient éleveurs laitiers, l’agriculture m’a toujours intéressé. Mais je ne me voyais pas m’installer tout seul et j’avais envie de voir autre chose à l’issue de mes études ». Alors, avec son BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole en poche, le jeune Morbihannais postule pour rejoindre les rangs de l’établissement bancaire. Le voici conseiller de clientèle pour les particuliers. « C’est un travail qui m’a vraiment plu. Toucher à la fois le domaine de l’épargne, du crédit et de l’assurance, c’est très enrichissant ! »
Mais à l’heure de se projeter vers le futur, David ne se voile pas la face. Son avenir, il le voit au grand air, au contact des animaux. Et non derrière un bureau. Sans perdre de temps, il se rapproche, fin 2005, de Sylvain et Ludovic Tabart, deux frères agriculteurs de sa commune, et par ailleurs ses cousins à la mode de Bretagne. Ensemble, les trois hommes bâtissent un projet ambitieux : réunir leurs structures familiales et construire un bâtiment d’élevage au centre du nouvel ensemble.
Aujourd’hui, le CMB est un acteur reconnu du monde agricole
Un juste équilibre
En 2007, avec le concours financier du CMB, il s’installe et rejoint le Gaec du Pont-Milain, sur la commune d’Arzal. Un choix que l’ex-employé de banque n’a jamais regretté. « Avec Sylvain et Ludovic, mes associés, nous partageons la même vision du métier. Nous avons un bel outil de travail et nous avons trouvé notre rythme de croisière avec 120 vaches laitières et 40 vaches allaitantes. Nous sommes sur un système pâturant avec 80 hectares accessibles aux laitières ». Rien d’étonnant donc à ce que la stabulation soit quasiment vide en ce début de printemps. « Nos animaux sont dehors plus de 200 jours par an. Ici, c’est une zone séchante. Dès début février, les bêtes sont à l’extérieur. Mais on peut avoir une sécheresse de surface et se retrouver avec un paillasson au mois de juin. Il faut bien gérer les pâtures ! »
Sur le plan de l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, le quadragénaire affiche également sa satisfaction. « Chaque associé prend cinq semaines de congés par an et nous sommes d’astreinte pour la traite un week-end sur quatre. Le Gaec permet de s’organiser et de se dégager du temps ».
Un acteur agricole reconnu
Un mode de fonctionnement qu’il a mis à profit pour s’engager. Et endosser à nouveau le maillot du Crédit Mutuel de Bretagne, mais en tant qu’administrateur cette fois. « J’avais un voisin agriculteur qui était membre du conseil d’administration du CMB à Muzillac. Lui souhaitait arrêter, il m’a demandé si cela pouvait m’intéresser… » Et c’est ainsi qu’en 2008, David est élu pour la première fois administrateur de sa Caisse locale. Cinq ans plus tard, il fait son entrée au sein de la section territoriale de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, la branche spécialisée du CMB. « C’est là que j’ai vraiment découvert tout le rôle de la Caisse de Bretagne et compris son importance dans l’histoire du CMB ».
Aux côtés de François Picard puis de Patrick Bellego, présidents successifs, il s’implique dans le fonctionnement de la section morbihannaise. « À la Caisse de Bretagne, nous sommes tous des professionnels de l’agriculture. Nous travaillons en binôme avec les spécialistes agricoles du CMB situés dans les pôles d’expertise L’objectif est de proposer des produits et services qui répondent au mieux aux attentes et besoins des sociétaires agriculteurs ». Une organisation qui a fait ses preuves comme en témoigne la progression régulière de la banque coopérative et mutualiste. « Aujourd’hui, le CMB est un acteur reconnu du monde agricole. La concurrence est saine, elle pousse à se remettre en question et cela profite à tous au final ».
La force de l’ouverture
Lorsque Patrick Bellego lui fait part de sa volonté de passer le témoin à la tête de la section et le sollicite, le père de trois enfants choisit d’en parler d’abord avec son épouse et ses associés. « Avoir leur aval était pour moi un préalable, c’est un mandat qui a des conséquences sur l’organisation du quotidien ».
Fort de l’appui de son prédécesseur, « Patrick sera à mes côtés pendant un an », le nouveau président élu au début du mois entend déléguer et responsabiliser ses collègues administrateurs. « Et, surtout, conserver cette ouverture qui fait notre force. À chaque réunion, nous réalisons un tour d’horizon de l’ensemble des productions, cela permet d’avoir une bonne vision globale du secteur et de sentir les tendances ». Pas de doute, que ce soit sous le maillot de l’équipe des seniors de l’Avant-Garde d’Arzal ou celui de la Caisse de Bretagne, ce meneur d’hommes a le goût du collectif !
Jean-Yves Nicolas