Les agriculteurs, dans le top 5 des professions préférées des Français, sont seulement 59 % à avoir conscience que les Français leur font confiance. Pourtant, selon ce même sondage réalisé par l’Ipsos en 2022, 91 % des Français ont une bonne opinion des agriculteurs1. Les consommateurs reconnaissent la qualité des productions nationales (86 %), leur bon niveau de sécurité sanitaire (82 %) , l’attention portée au bien-être des animaux d’élevage (78 %). Les efforts pour réduire l’impact carbone de l’agriculture et l’utilisation raisonnée des produits phytosanitaires sont également reconnus par une majorité de Français. Cette bonne image reflète l’intérêt que portent les consommateurs à la transparence et la fiabilité de l’information, une question à laquelle de plus en plus de producteurs répondent en développant une communication directe envers les consommateurs.
Une passion communicative
Mégane Le Bars, agricultrice dans le Nord-Finistère, sur la commune de Saint-Méen est associée avec son père sur l’exploitation familiale depuis mars 2022. L’exploitation en polyculture élevage est composée d’un troupeau de 115 vaches laitières pour 1 100 000 L de référence laitière, sur une SAU de 120 hectares où les éleveurs font pousser de l’herbe, du maïs ainsi que des céréales. Mégane partage son quotidien à la ferme sous forme de stories, réels et photos sur Instagram. Cette initiative est née de sa contribution à « un reportage il y a 3 ans sur la page Facebook Agribretagne qui m’a énormément plu ». Après cette première expérience réussie, elle se lance sur Instagram pour montrer son quotidien d’agricultrice et partager ses journées avec ceux qui la suivent sur les réseaux. À la recherche de repères dans un environnement informationnel truffé de fake news, le grand public n’hésite plus à aller chercher son information à la source. « En tant qu’agriculteurs, nous sommes les mieux placés pour expliquer notre travail ». Le point de départ pour une communication positive c’est de parvenir à communiquer son amour du métier : « C’est une passion, j’aime travailler avec la nature et les animaux ». Idem pour la gestion de l’environnement : « C’est notre outil de travail, on en prend soin ». Les agriculteurs français doivent davantage communiquer pour être mieux compris. « Nous devons être sans filtre, ce qu’on fait on le fait bien, il faut juste savoir l’expliquer ».
Améliorer l’image de la profession est un des éléments qui permettra de répondre aux grands enjeux qui se profilent : rester un exemple pour beaucoup de pays, assurer le renouvellement des générations, garantir des débouchés pour les produits français…
Des retours valorisants
Au-delà de ces enjeux, communiquer sur les réseaux sociaux permet à Mégane d’avoir un retour direct des consommateurs : « J’ai des retours de gens qui n’avaient aucune idée de comment nous produisons. Je remarque une certaine prise de conscience chez les consommateurs ». Ce retour direct est valorisant. En effet, certains agriculteurs se sentent incompris, ils ont l’impression de faire des efforts dans le vide. Pourtant, lorsqu’on est en contact direct avec le grand public, on se rend compte que ce n’est ni la méfiance ni l’inquiétude qui dominent les échanges, mais plutôt la curiosité et l’envie de comprendre comment est produite notre alimentation. Ce besoin est légitime, et un nombre croissant d’agriculteurs y répondent en mettant en place des modes de communication innovants et transparents.
Enzo Bodennec, Nathan Corre,
Corentin Broc’h, Anaïg Legoff,
Arthur Kerouanton
