Protégez vos semis des ravages des oiseaux

Les semis de printemps peuvent être vulnérables aux dégâts causés par les oiseaux. Les oiseaux, en quête de nourriture, peuvent picorer les graines nouvellement semées, ce qui peut compromettre la germination et la croissance des plantes. Groupama vous prodigue quelques conseils pour protéger vos semis. 

19607.hr - Illustration Protégez vos semis des ravages des oiseaux
Choucas des tours - © Shutterstock

Au printemps, alors que leurs oisillons sont encore au nid, les oiseaux ont de gros besoins alimentaires. Pour les corbeaux, choucas et autres corneilles, les semis de printemps sont une véritable aubaine. Jusqu’au stade 4/5 feuilles, ces oiseaux arrivent à tirer sur les plantules pour manger la graine. Quand des centaines de volatiles s’installent dans une parcelle, les dégâts peuvent être importants, obligeant à des re-semis, avec des conséquences en termes de temps de travail et de coût des semences, sans compter que ce retard peut pénaliser le rendement. Arvalis estime que 120 000 ha de maïs sont à re-semer en moyenne chaque année. Les attaques ont été particulièrement importantes en 2021, une parcelle sur deux a subi des dégâts, contre une sur cinq en moyenne.

Déclarez les dégâts subis

À ce jour, il n’y a pas de solution assurantielle pour couvrir les dégâts causés par les animaux sur les cultures. Néanmoins, il est indispensable de déclarer, auprès de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) ou de la Chambre d’agriculture, les dégâts que vos parcelles ont subis, afin de maintenir le classement en nuisible de certaines espèces et, ainsi de pouvoir déclencher des actions de régulation des populations.

Des dégâts qui peuvent vous coûter cher

Quelles protections prévoir ?

Les parcelles qui semblent les plus attirantes pour les oiseaux sont les isolées ou celles qui ont des bois à proximité. Il est recommandé si possible d’éviter d’y semer du maïs en monoculture, qui crée une accoutumance chez les oiseaux, qui retiennent, d’une année sur l’autre, où ils trouveront gîte et couvert.

• Il semble que les attaques soient favorisées en l’absence de labour, dans les semis sous couvert car il y a plus de résidus de culture où les oiseaux peuvent trouver leur pitance.

• La recommandation est d’éviter les semis décalés pour que toutes les parcelles soient à un stade proche et ainsi, en cas d’attaques, diluer les dégâts.

• Attention à la préparation du sol. Évitez les sols trop soufflés, dans lesquels les plantules sont plus faciles à arracher. Au contraire, veillez à bien réappuyer la ligne de semis et privilégiez des semis profonds (4/5 cm).

• Il y a de moins en moins de molécules autorisées comme répulsifs à utiliser en traitement de semence. Seule une solution corvifuge, à base de zirame, est homologuée (date de fin d’approbation UE : 15 mars 2025). Elle présente des résultats efficaces. Mais elle est à réserver aux situations à risque.

• Depuis quelques années, sont testées des plantes appâts (blé ou orge semé en inter-rang) pour détourner l’appétit des oiseaux.

• Pour limiter les dégâts, on peut avoir recours à différentes techniques d’effarouchement. Effectivement, l’effarouchement des oiseaux peut être une stratégie efficace pour limiter les dégâts causés aux cultures, bien que son efficacité puisse être partielle. L’utilisation d’effaroucheurs en nombre suffisant et régulièrement déplacés peut aider à dissuader les oiseaux et à limiter leur accoutumance. Le développement de technologies telles que les effaroucheurs mobiles et réactifs, ainsi que le couplage des effaroucheurs sonores à l’intelligence artificielle pour détecter les oiseaux, représente une piste prometteuse dans ce domaine. Il existe également des systèmes par détonation ou avec un signal visuel, comme les cerfs-volants, ou de type « 3 en 1 » (visuel, sonore et lumineux).

Cependant, rien ne remplace complètement la présence humaine. La surveillance régulière des parcelles pendant la phase de sensibilité des cultures est fortement recommandée. Bien que cela puisse être chronophage, cela permet de détecter rapidement les problèmes et de prendre des mesures préventives ou correctives au besoin. Pour les cultures telles que le tournesol, qui demandent un investissement important au démarrage, cette surveillance est particulièrement cruciale pour assurer le succès de la culture. En combinant efficacement la technologie avec la surveillance humaine, il est possible de maximiser la protection des cultures contre les dégâts d’oiseaux.


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