« Ma conviction est qu’on ne peut pas garantir un prix plancher sans intervenir sur les quantités. Quand il y a trop de vin ou de lait sur le marché, si les prix ne baissent pas… que fait-on ? Un prix plancher n’empêchera pas des transactions occultes à un prix inférieur car personne ne veut garder ses cuves pleines quand une nouvelle récolte de vin arrive, il faut s’en débarrasser. On a mis un prix maximum pendant la Seconde guerre mondiale, on a créé du marché noir car il y avait plus de demande que d’offre, le phénomène inverse existe ». Achats publics ou quotas « Intervenir sur les quantités, c’est soit par des achats publics quand les prix sont bas, soit par des quotas à prix garanti. Les achats publics pour faire remonter les prix, c’est ce que l’on a pratiqué dans la Pac jusqu’aux réformes de 1993 à 2008. On a oublié les situations catastrophiques que cela a provoqué, avec un élevage de monogastriques qui ne consommait plus de céréales européennes mais s’était reporté sur des produits de substitution, alors qu’on demandait des dizaines de milliards d’Écus (euros) de subventions aux contribuables pour se débarrasser à prix bradé des centaines des excédents de céréales. Il en était de même pour la viande, le lait, le beurre, le vin… ». Il conclut : « À titre personnel je ne pense pas que la mesure puisse fonctionner. Ou alors comme simple prix de référence dans la discussion des contrats de la loi Égalim. Je pense que c’est ce qui sera proposé en juin, mais cela ne serait alors pas très différent de ce que l’on a aujourd’hui. » Propos recueillis par Didier Le Du…
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