Malgré la journée ensoleillée, attendue depuis des semaines, près de 100 agriculteurs – éleveurs, céréaliers, maraîchers, arboriculteurs – étaient réunis devant la préfecture d’Ille-et-Vilaine à Rennes, le 11 avril. La mobilisation s’est faite à l’initiative de la Confédération paysanne 35, d’Agrobio 35, du Civam Adage 35 et d’Eau et rivières de Bretagne, réunis sous le « collectif MAEC 35 ». « Le 2e pilier est toujours le parent pauvre de la Pac » « Après avoir lutté pendant des mois pour obtenir de l’État les budgets nécessaires pour honorer les engagements en faveur de la transition agro-écologique prise par les agriculteurs de Bretagne, nous sommes obligés de nous mobiliser à nouveau, car les aides du 2epilier de la Pac ne sont toujours pas versées », se sont fâchés les manifestants. Environ 1 200 fermes sont concernées par ces retards. De son côté, l’État invoque un « problème de logiciel ». Les manifestants ont remis en main propre au Secrétaire général de la préfecture, un courrier de « mise en demeure de payer ». « L’équilibre de nos revenus est menacé » Bénédicte Clermont, en Gaec laitier bio sur 140 ha à Noyal-Châtillon-sur-Seiche, fait partie des manifestants. « Nous attendons 40 000 € depuis le 15 mars pour des MAEC SPE et sur les haies, contractualisées en 2023 pour une durée de 5 ans », souligne-t-elle. « Nous avons été obligés de restreindre nos prélèvements et de signer un emprunt à court terme qui nous coûte 200 € d’intérêts par mois. Sans compter le temps qu’il faut pour gérer la trésorerie manquante, le stress que cela induit… » Jacky Savin, éleveur laitier bio sur 75 ha à Parthenay-de-Bretagne, témoigne aussi : « La trésorerie que nous avions mise de côté a fondu. Nous allons être obligés de demander une ouverture de crédit. » Lui et son associé attendent le versement de 12 000 € d’aides MAEC SPE. « Nous sommes maltraités…
Une action collective pour exiger les paiements du 2e pilier
« Nous respectons l’environnement mais nous sentons méprisés par l’État », ont déclaré les manifestants qui ont remis en main propre une « mise en demeure de payer », le 11 avril à la préfecture.