Valoriser son colza dans l’aliment

Auto-consommer ses céréales en toute simplicité et bénéficier de remise sur l’aliment avec les ‘Échanges céréales aliment’ est bien connu des éleveurs au sein d’Eureden mais qu’en est-il pour les cultures de colza, pois, féverole…? Découvrez l’Échanges protéines complémentaires’ (EPC).

19712.hr light - Illustration Valoriser son colza dans l’aliment
Dorothée et David Keravis, au centre, accompagnés de leur technicien Culture Eureden Pierre Rivoal et Raphaël Rivoalen, responsable Nutrition Bovine du Finistère. | © 19712.hr light

En plus de produire des protéines locales (colza, féveroles, pois, lupin, lin, tournesol ou le soja), améliorant la qualité des sols grâce à une rotation des cultures, les éleveurs peuvent bénéficier de remises sur leurs correcteurs azotés en souscrivant un EPC.

Le colza, pour une bonne marge à l’hectare

L’implantation de protéines complémentaires dans l’assolement est un vrai avantage pour la qualité du sol que les associés du Gaec des Trois Vallées à Motreff (29) maîtrisent depuis longtemps déjà, puisqu’ils ont plus de 20 ha de légumes. Suite à l’installation des robots sur l’exploitation, les éleveurs ont modifié leur assolement en diminuant la surface d’herbe au profit du colza. « Nous sommes autosuffisants en paille et on ne souhaite pas modifier l’assolement. Le colza était la bonne alternative, le prix et les résultats dans le secteur nous ont motivés », précise David Keravis. Eureden propose différents modes de commercialisation pour cette culture : le prix de campagne engagé avec une prime de + 10 €/t si contractualisation avant le 30 avril 2024 ou le prix ferme selon les cotations journalières diffusées par la coopérative.

Avec un rendement d’environ 3,5 t/ha, le colza apporte le plus de marge à l’hectare, tandis que le pois et la féverole sont des têtes d’assolement intéressantes qui permettent des gains de rendement et des économies d’azote sur le blé qui suit.

Le choix de la culture se fait en fonction des intérêts de chacun, dans tous les cas, « le colza est un très bon précédent pour les céréales et limite les risques parasitaires. La date de semis qui se fait entre deux périodes en fait également une culture pratique », commente Pierre Rivoal, technicien Culture Eureden.

Une prime de 7,50 €/t sur les complémentaires azotés

Les éleveurs producteurs de protéagineux bénéficient d’une prime d’échange de 7,50 €/t sur le correcteur azoté (CAZ) bovin ou complémentaire porc acheté. Les EPC ne sont pas contraints par la protéine apportée (colza, féveroles, pois, lupin, lin, tournesol ou le soja) et fonctionne sur l’ensemble des complémentaires à la gamme. « Nous distribuons de l’Amix Duo à l’auge et l’Axo tane pro au robot et les résultats sur la production, les taux… sont au rendez-vous », commente Dorothée Keravis. 

À fin mars 2024, l’ensemble de l’apport de colza, soit 64 t livrées en juillet 2023, a été consommé dans les 128 t de correcteurs azotés achetés. Le taux d’incorporation du colza dans le correcteur azoté est de 50 %, soit 1 tonne de colza apporté équivaut à 2 t de correcteurs consommés. La remise totale perçue sur le correcteur azoté s’élève donc à 960 € (128 t x 7,50 €/t) soit une plus value à la tonne de colza livré de 53 € pour les éleveurs.

Engagement et liberté

Eureden propose différents moyens de valorisation du colza : prix campagne, prix ferme ou option stock. Les adhérents peuvent également bénéficier d’une prime colza durable à faibles émissions de GES jusqu’à 50 €/t. Le réel avantage est que les producteurs restent autonomes sur le mode de commercialisation de leur protéine et l’EPC est une offre complémentaire à laquelle ils peuvent souscrire. « Nous avons gardé du stock une année mais cela n’a pas vraiment fonctionné. Maintenant on aime bien tout vendre tout de suite pour ne plus avoir de questions à se poser », précise Dorothée Keravis.

L’exploitation

Gaec des Trois Vallées :

4 associés : Dorothée et David Keravis, Brigitte et Jérémie Rest ;

1 300 000 L ;

120 vaches et 40 vaches allaitantes limousines ;

Sau : 275 ha dont colza 16 ha, maïs 65 ha, céréales 85 ha, légumes 24 ha et 85 ha en prairie.

Les avantages des Échanges Protéines Complémentaires 

Prime d’incorporation de 7,5€/t sur le CAZ bovin ou les complémentaires porc ;

Sélection dans une large gamme de complémentaires azotés (porcs et bovins) ;

Possibilité de changer de produit en fonction des saisons ;

Garantie d’un aliment régulier et performant ;

L’échange n’est pas contraint par la protéine apportée.

Prodici : limiter l’importation de soja en favorisant la production locale

Cette démarche de progrès s’inscrit dans un contexte de dépendance des productions animales nationales et bretonnes à l’importation de matières végétales riches en protéines (> 15 % de matière azotée totale). À l’échelle nationale, près de 40 % des matières riches en protéines destinées à la consommation animale sont importées. Cette dépendance protéique fait émerger quatre enjeux majeurs pour la coopérative et les élevages bretons : 

Maîtriser les prix et sécuriser nos approvisionnements dans un contexte de tension croissante sur le marché des protéines végétales à l’échelle mondiale.

Réduire l’impact environnemental des productions animales. 

Répondre aux nouvelles attentes des consommateurs qui souhaitent consommer davantage d’aliments garantis sans OGM et produits localement.

Répondre aux attentes de nombreux adhérents qui souhaitent une meilleure valorisation de leurs productions et progresser sur la question de l’autonomie alimentaire.


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