« Le renouvellement des générations est un sujet récurrent depuis 2 ou 3 ans », introduit Michel Bloc’h, administrateur d’Eureden en charge de la commission installation. « La pyramide des âges est largement défavorable. Il y a 1 installation pour 4 départs. C’est un vrai défi pour la souveraineté alimentaire. » Afin de favoriser l’installation des jeunes, la coopérative a mis en place un dispositif d’aide effectif depuis janvier 2024. Baptisé Passeport JA, ce projet a pour vocation d’accompagner les nouveaux agriculteurs, toutes productions confondues, sur les aspects techniques, économiques, réglementaires et humains de leur métier. Il est proposé à toutes les primo-installations de moins de 5 ans, sans limite d’âge. « D’ici 2030, nous souhaitons installer 300 jeunes annuellement, contre 200 aujourd’hui », déclare affirme Damien Craheix, responsable du pôle stratégie des exploitations chez Eureden.
Priorité sur le revenu
« Nous avons renforcé les aides et les prêts alloués aux JA », affirme Damien Craheix. « L’enveloppe s’élève désormais à 2 millions d’euros par an. » Ce budget revu à la hausse permet en partie de faire face à l’inflation et aux difficultés financières souvent rencontrées par les nouveaux installés au début de leur carrière. Un accompagnement technique est également proposé avec, par exemple, des bilans GTE-GTTT réalisés pendant les 3 premières années. « On n’installe pas pour installer », insiste Michel Bloc’h. « Notre priorité est le revenu dégagé par le JA, d’une part en faisant en sorte que sa production réponde à la demande du marché et d’autre part en étant sûr que son exploitation est viable sur le long terme. »
Développer les compétences
Autre nouveauté, la coopérative dispense des formations poussées, à l’instar d’un parcours de 10 jours pendant lesquels seront abordées la gestion des risques en exploitation, les performances technico-économiques ou encore les ressources humaines. « Le management est une nouvelle dimension du métier qu’il faut appréhender », affirme Michel Bloc’h. « Demain, les fermes seront plus grandes et les nouveaux agriculteurs auront sûrement envie d’étoffer leurs équipes pour pouvoir se dégager plus de temps ».
Des aides à l'installation et à l'investissement
À Nivillac (56), Aurélien Bernier a repris seul l’exploitation familiale en 2020. Il élève des dindes dans deux bâtiments de 1 000 m2. Au moment de son installation, l’agriculteur a bénéficié d’une aide de 25 000 € de la coopérative, ainsi que d’un suivi technico-économique et d’un accompagnement sur la rénovation des bâtiments.
Dans quelques mois, un préau sera créé pour les dindes pour un montant de 120 000 €.
« Je vais bénéficier de 46 000 € d’aides de la part d’Eureden », souligne le jeune éleveur.