Sur la scène du Palais des congrès vannetais, le décor est intimiste : guéridon, salle de séjour, salon cosy… « Cette maison c’est la vôtre, bienvenue chez vous ! », lance à l’assemblée Gaëlle Bouffard, animatrice de la matinée. Comme si, après le coup de vent dévastateur de novembre dernier, chacun avait besoin de se retrouver en sécurité avant de revenir sur l’évènement.
Pour Groupama Loire Bretagne, Ciarán : c’est plus de 53 000 dossiers pour 336 millions d’euros de sinistres
« Pour Groupama Loire Bretagne, Ciarán : c’est plus de 53 000 dossiers pour 336 millions d’euros de sinistres. D’habitude, cela représente 10 mois d’activité », souligne d’entrée Nicolas Naftalski, directeur général. À ses côtés, le président, Jérôme Moy ajoute : « À quoi faut-il nous attendre, comment agir face au changement climatique, quels impacts sur notre métier, nos résultats ? C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre aujourd’hui ».
Jean Jouzel est alors invité à prendre place au salon où il commente les cartes qui s’affichent : « En soixante ans, on a gagné en moyenne 1 °C en Bretagne. Mais si l’on compare les périodes froides des années 60 au climat d’aujourd’hui, c’est 2 °C sur la durée d’une seule vie . Pour 2050, les jeux sont déjà faits : ce sera 1 °C supplémentaire. Quant à l’évolution de la seconde partie du siècle, elle tient à ce que nous allons faire dans les quinze prochaines années… Une chose est sûre : l’adaptation au réchauffement se joue au niveau local. Le problème étant différent si on habite l’Île-Tudy ou Rennes ».
Jean Jouzel n’établit pas de lien direct entre Ciarán et le changement climatique, mais puisque ses effets sont déjà là (recul du trait de côte, hivers humides, canicules…), l’heure est plus que jamais à la mobilisation. Groupama Loire Bretagne intègre déjà ces données à sa stratégie de développement, notamment à travers ses actions de prévention, mais elle le fait aussi avec la prise en compte de la notion de durabilité et la mise en œuvre d’un plan de maîtrise des risques.
Autant de leviers actionnés à dessein et questionnés par l’assistance dès qu’un micro lui est tendu : « Peut-on concilier évolution du climat avec développement économique ? », interroge le président d’une caisse locale.
« Oui, lui répond Jean Jouzel, il le faut et tous les secteurs sont concernés, ne serait-ce que par leurs émissions de gaz à effet de serre, mais aussi parce que ce changement leur offre des opportunités de développement, en particulier dans le monde agricole (lire encadré) ».
Puis le débat s’élargit : « Comment assurer le renouvellement de nos élus ? », s’inquiète un autre président de caisse.
« C’est vrai que la notion d’engagement est en crise dans tout le pays, lui répond Jérôme Moy, mais la mobilisation exceptionnelle que nous avons connue après la tempête a redonné du sens au rôle d’élu. Nous disposons à Groupama d’un atout essentiel : un bon maillage du terrain. À nous de tout mettre en œuvre pour assurer le renouvellement dans nos caisses locales ! ».
« Croire à la pérennité de notre ADN »
« Groupama Loire Bretagne fête ses 20 ans cette année. Et vous, monsieur le Président, dans 20 ans, que souhaiteriez-vous que soit devenue la caisse régionale ? », demande à Jérôme Moy, l’animatrice en guise de conclusion.
« Nous venons d’évoquer de grands défis comme celui d’être capable de mettre en place une prévention efficace à la sinistralité liée aux effets du réchauffement climatique, le tout dans un contexte géopolitique tendu et complexe… Ce que j’aimerais, avant tout, c’est que dans 20 ans la raison d’être de Groupama soit toujours la même : être là pour permettre au plus grand nombre de pouvoir construire sa vie en confiance. Et quand je vois la façon dont nos élus ont su se mobiliser pour venir en aide aux sociétaires touchés par la tempête, j’ai de bonnes raisons de croire à la pérennité de notre ADN ! »
Pierre-Yves Jouyaux