« Chaque exploitation peut se transmettre »

Le territoire de Pleyben-Châteaulin-Porzay met en place un projet test « transmission des exploitations agricoles - optimisation du foncier ». L’objectif : accompagner les cédants à installer des porteurs de projet.

20180.hr light - Illustration « Chaque exploitation peut se transmettre »
De gauche à droite : Gaëlle Nicolas, présidente de la CCPCP et Sophie Jézéquel, vice-présidente de la Chambre d'agriculture du Finistère. | © 20180.hr light

Certains agriculteurs, avec l’approche de leur départ à la retraite, pensent que « leur exploitation n’est pas reprenable. Or c’est souvent faux, elle peut se transmettre d’une façon ou d’une autre », introduit Sophie Jézéquel, vice-présidente de la Chambre d’agriculture du Finistère. La Chambre consulaire vient de signer un avenant à la convention déjà existante avec la communauté des communes Pleyben-Châteaulin-Porzay (CCPCP), afin de mettre les bouchées doubles sur l’installation de nouveaux agriculteurs. L’objectif de ce partenariat, missionné par la Région, est de sensibiliser et d’accompagner les futurs cédants sans successeurs identifiés afin de favoriser la reprise de leur outil par un nouvel installé. Cette expérimentation, d’une durée de 3 ans, est également menée sur 2 autres EPCI du département.

Il faut imaginer des scénarios différents de reprise

Transmettre se prépare

Dans la stratégie de reprise de son exploitation, « inciter à échanger son parcellaire est un bon moyen pour regrouper ses terres autour du siège », rappelle la vice-présidente. De son côté, Gaëlle Nicolas, présidente de la CCPCP, estime qu’il faut « soutenir ces actions. Installer est un enjeu majeur, il y a de plus en plus de non-issus du milieu agricole à vouloir se lancer. Ces personnes doivent être accompagnées ». Dans le département, « une installation sur deux est faite par une personne non-issue », fait remarquer Rose-Marie Derrien, conseillère transmission à la Chambre d’agriculture. « Il faut parfois imaginer des scénarios différents de reprise, pas forcément dans la même production que l’on avait. Les options peuvent passer par des investissements ou non, ou par exemple en faisant monter en compétence ses salariés en vue d’une reprise », poursuit-elle. Elle ajoute que ce ne sont pas forcément des jeunes qui peuvent être candidats à un projet agricole, « des personnes de 50 ans font le choix de s’installer ». Le secteur de Châteaulin connaît une dynamique des porteurs de projets, dont le nombre a triplé au cours des 3 dernières années, pour atteindre 281 personnes potentiellement intéressées par l’installation. En lançant une dynamique, élus et responsables espèrent garder le modèle familial breton agricole. Et Sophie Jézéquel de conclure : « L’agriculture est un métier viable, il faut en faire la promotion. On gagne sa vie à partir du moment où on est bien installé ». 

Les modalités du projet

Pour atteindre des objectifs hauts d’installation, le projet met en place entre autres une étude de repérage et un accompagnement des cédants dans leur démarche de transmission, ou encore une mise en œuvre de solutions concernant le foncier, comme la constitution si besoin de réserves foncières ou des lieux de discussion sur l’échange parcellaire.


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