Élever ses propres micro-organismes pour son sol

L’élevage de bactéries non-pathogènes est grandement utilisé au Brésil pour améliorer la fertilité des sols. En France, la technique montre des effets prometteurs.

20061.hr - Illustration Élever ses propres micro-organismes pour son sol
La technologie EM a des effets très favorables sur la structure du sol. | © 20061.hr

« Au Brésil, où les sols sont très pauvres, les biostimulants et les oligoéléments sont très souvent utilisés pour dynamiser l’activité biologique », introduit Guillaume Tant, agronome au Cerfrance Mayenne-Sarthe. « Néanmoins, ces oligoéléments peuvent ne pas être disponibles. Avec leur forte utilisation d’engrais et leurs sols pauvres, les agriculteurs ont besoin d’avoir une activité biologique performante ». Les Brésiliens ont alors travaillé sur la technologie EM (Effective Microorganisms). Ce mélange de bactéries lactiques, photosynthétiques et de levures joue notamment un rôle dans la restructuration des sols et leur fertilité. Ses atouts sont multiples : augmenter la solubilité des minéraux, dégrader les résidus, stabiliser l’azote sous forme organique mais aussi agir contre des ravageurs comme les nématodes. La multiplication est plus efficace dans un environnement hermétique Comment les cultiver ? Pour élever ses micro-organismes, quatre ingrédients sont nécessaires. Une souche d’EM initiale (1 litre), de l’eau non chlorée (970 litres), 30 litres de mélasse et 3 kg de sel. « Il faut laisser la solution à 34 °C pendant 7 à 10 jours avec un objectif de pH < 3,8 », explique Guillaume Tant. « La multiplication est bien plus efficace dans un environnement hermétique, comme un ancien tank à lait par exemple ». Dans un tel environnement, les micro-organismes peuvent être conservés pendant 3 ou 4 ans. Au Brésil, certains agriculteurs ont même développé de véritables laboratoires qui emploient des salariés à plein temps pour cultiver ces cocktails de bactéries et de champignons. « Dans les zones désertiques du Brésil, des mangues, citrons et raisins sont cultivés dans des sols argileux très compacts », déclare l’agronome. « Des apports réguliers de bactéries ont rendu le sol plus grumeleux, plus aéré ». Appliqués via le réseau d’irrigations, les cocktails de bactéries ont montré des « résultats ​​​​​​​bluffants en une centaine de jours ».  Des résultats encourageants Des essais chez des producteurs de pommes de terre dans le nord…

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