Historiquement, la Cuma de la Baie à Hillion (22) détenait un parc de trois faucheuses latérales et d’une conditionneuse. « Les adhérents fauchaient eux-mêmes », explique Cyril Meunier, président de la structure. « Cependant, pour pouvoir intervenir plus vite dans des exploitations globalement plus grandes et manquant souvent de main-d’œuvre, il y avait une demande pour faire évoluer notre offre », précise le producteur de lait de Morieux (Lamballe-Armor). « Ces dernières années, nous avons beaucoup travaillé à la remorque autochargeuse. Mais les éleveurs avaient envie de revenir à une récolte d’ensilage traditionnelle, avec des chantiers plus rapides pour constituer des silos d’un fourrage haché plus court en faveur de l’ingestion à l’auge. »
Un fourrage haché plus court en faveur de l’ingestion
Andain de 3 m pour l’ensileuse
La conditionneuse et une des faucheuses ont donc été revendues et la Cuma a investi 100 000 € dans un groupe de fauche flambant neuf (Claas) « pour proposer une prestation clé en main avec chauffeur ». Inauguré fin mars, l’équipement composé d’une faucheuse frontale de 3,6 m et deux faucheuses latérales à l’arrière offre une largeur de travail de 9 m au total. À l’occasion de ce chantier de début de printemps (voir photos), le fourrage est déposé en andain de 3 m à la sortie. « Ce qui est adapté au pick-up de 3,5 m de notre ensileuse, en se gardant une marge de manœuvre », explique Romain Collart, salarié de la Cuma. « D’ailleurs, ces andains plus volumineux et plus réguliers sont parfaitement adaptés à l’usage de l’ensileuse ensuite par rapport à ceux plus réduits obtenus auparavant avec une faucheuse latérale seule », précise le chauffeur. « Avec l’ancienne conditionneuse, il fallait un aller-retour pour constituer un andain adéquat. Mais comme il était fait de deux couches de brins d’herbe déposés en sens inverse, l’alimentation du pick-up était moins bonne ce qui allait à l’encontre du débit de chantier et de la qualité de hachage. »
Intervenir très vite quand la météo est favorable
Dans la pratique, selon les besoins, la largeur de l’andain à la sortie du groupe de fauche peut être ajustée de 1,8 m à 3 m. « C’est le réglage de la vitesse de rotation des tapis des éléments faucheurs à l’arrière qui me permet de la moduler. » Des andains plus serrés d’1,8 m seront adaptés pour une reprise au round-baller dans le cas d’une récolte d’herbe enrubannée. « Il est également possible de faucher à plat sur 9 m de large en relevant les tapis pour laisser sécher l’herbe sur champ à destination de foin ou d’ensilage un peu plus haut en taux de matière sèche. »
À la fauche, Romain Collart roule à 10 à 12 km / h. Il faut compter un débit de chantier de l’ordre de 4,5 ha à l’heure. « Il est possible d’approcher les 6 ha dans le cas de grandes parcelles qui limitent les manœuvres et les temps morts sur la route. Hier, j’ai fauché 30 ha dans l’après-midi. En fin de saison, le gain de temps sera important. » Cette capacité à intervenir très vite permet de profiter de courtes fenêtres météo. « En cette saison, le fourrage sèche trois jours sur champ. Mais à la belle saison, il est possible de faucher le matin et d’ensiler l’après-midi ou le lendemain. »