Fier du chemin parcouru et tourné vers l’avenir

Venus des quatre coins de la Bretagne, levés pour beaucoup aux aurores, quelque 800 représentants du Crédit Mutuel de Bretagne se sont retrouvés, la semaine passée, à Cesson-Sévigné (35), pour participer à l’assemblée générale annuelle. Une manifestation empreinte de dynamisme et de volonté d’aller de l’avant. À l’image de la Fédération. 

20238.hr - Illustration Fier du chemin parcouru et tourné vers l’avenir
Quelque 800 représentants du Crédit Mutuel de Bretagne ont pris part à l’assemblée générale annuelle qui s’est tenue le 22 mai, à Cesson-Sévigné. | © 20238.hr

Dans le hall de la Glaz Arena, la foule impressionne. Telle une ruche, le lieu vrombit de conversations animées autour du café d’accueil. Puis, dans une chorégraphie parfaitement maîtrisée, le public converge vers la salle. Et à l’heure dite, la manifestation débute. Sur l’écran, une vidéo récapitule les principaux événements de l’année écoulée. Évolutions de l’offre en cours de déploiement, présence auprès des sociétaires touchés par la tempête Ciaran, signature d’un protocole d’accord avec la Confédération nationale pour une autonomie garantie, renouveau de la vie coopérative, intensification du micro-crédit au sein des dispositifs de solidarité… Le catalogue des réalisations est riche et varié. Philipe Rouxel reconnaît d’ailleurs éprouver « une certaine fierté en mesurant le chemin parcouru ». Une trajectoire qui, aux yeux du directeur général, reflète la dynamique dont le Crédit Mutuel de Bretagne a fait preuve. Porté par un collectif rassemblant collaborateurs et administrateurs, l’établissement connaît « un développement commercial soutenu, des résultats économiques solides et démontre une vraie capacité d’adaptation ».

Julien Carmona voit, lui, dans cette réussite, la confirmation de la vitalité et de la modernité du modèle coopératif. Modèle dont la solidarité fait partie intégrante comme en témoignent les 3,3 millions d’euros consacrés au soutien de plus de 5 000 sociétaires particuliers, professionnels et associations l’an passé. Ainsi que l’énergie déployée au développement du microcrédit professionnel et personnel.

Nous sommes sur la bonne voie, nous accompagnons nos clients dans leurs transitions

Fruit du travail et des choix stratégiques

Dans un contexte économique et financier pour le moins compliqué, le CMB a fait mieux que tirer son épingle du jeu en 2023, avec une progression du résultat net de 26 % en un an. « Cela illustre le travail réalisé ainsi que les bons choix stratégiques effectués », souligne Julien Carmona.

Pour évoquer l’activité commerciale très soutenue, Philippe Rouxel met en exergue quatre parts de marché emblématiques de l’empreinte de la Fédération sur son territoire. Avec 33 % de part de marché en crédit habitat fin 2023, le CMB est en progression sur les quatre départements. « Nous avons continué à accompagner les projets de nos clients. Et nous serons toujours en bonne position lorsque la reprise sera plus établie ». L’assurance MRH propriétaire flirte, elle, avec les 11 %, ce qui la place parmi les premières du secteur, moins de 30 ans après le lancement de cette activité. Autre grande satisfaction : celle d’avoir accompagné l’installation de 40 % des jeunes agriculteurs bretons aidés, un niveau historique témoin de la relation de confiance nouée sur le terrain. Enfin, la présence auprès des collectivités s’est intensifiée, grâce notamment à des synergies nouées avec le Crédit Mutuel Arkéa. La part de marché a ainsi doublé sur les 5 dernières années et s’établit à plus de 12 % désormais.

Rien d’étonnant donc à ce que le CMB soit, au global, plébiscité comme l’établissement bancaire « le plus apprécié sur le territoire breton » par des clients qui lui reconnaissent d’être une banque « humaine, solidaire et compétente ».

Sur la bonne voie

Aligné sur la raison d’être choisie en 2020, le plan stratégique « Transitions 2024 » qui s’achève en fin d’exercice, accordait une large place à la dimension RSE. « Nous sommes sur la bonne voie, rappelle ainsi Julien Carmona. Nous accompagnons nos clients dans leurs transitions ». Avec, pour les particuliers, des offres en matière de rénovation énergétique mais aussi d’épargne responsable. Et le soutien aux efforts entrepris par les professionnels, et notamment les agriculteurs, pour diminuer leur impact sur l’environnement, améliorer le bien-être animal, développer des projets énergétiques. Le président de la Fédération entend d’ailleurs accélérer et rendre cette notion RSE « encore plus tangible et encore plus concrète. En particulier dans les domaines du climat et de la cohésion sociale ».

Si Philippe Rouxel se félicite évidemment de l’écho particulier accordé à l’offre proposée, aux conseils dispensés et aux valeurs véhiculées, il reconnaît qu’il s’agit là également d’une « vraie responsabilité » face à l’avenir. Pour continuer à mériter la confiance des Bretonnes et des Bretons, le CMB n’hésite pas à se remettre en cause et à évoluer. Déploiement d’une filière patrimoniale dans une logique d’expertise de proximité, mise en place d’une nouvelle organisation commerciale renforçant la réactivité et le conseil à valeur ajoutée tout en améliorant les conditions de travail aux équipes… Des évolutions majeures sont en cours qui préfigurent le CMB de demain.

Il reviendra, bien sûr, au prochain plan stratégique de fixer le cap pour l’horizon 2030. Pour le directeur général, la nouvelle vision devra combiner adaptation, innovation et miser sur le collectif. Julien Carmona ne dit pas autre chose en appelant de ses vœux trois éléments essentiels à ses yeux : l’approfondissement des expertises (entreprises, collectivités, patrimoniale), un plan d’actions coopératif pour aller plus loin dans ce domaine et le renforcement de l’identité de banque bretonne, partenaire de premier plan du territoire. Comme une esquisse d’un CMB agile, ambitieux et utile à sa région. Conformément à sa vocation de banque coopérative, mutualiste et territoriale.

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À gauche : « Le succès rencontré auprès des Bretons par le CMB lui confère une vraie responsabilité », Philippe Rouxel, directeur général. À Droite : Julien Carmona, président de la Fédération, « Les bons résultats du CMB illustrent le travail réalisé ainsi que les bons choix stratégiques effectués ».

Rentable et durable

Pour poursuivre le développement du CMB, Hélène Bernicot mise sur les filières d’expertises créées (entreprises, pros, agris, patrimoniales) et les synergies avec les filiales dédiées. La Directrice générale invite également chacun à « prendre conscience que l’activité bancaire coûte aujourd’hui plus cher. Plus cher parce qu’il y a plus de réglementation, plus d’investissements informatiques. Et aussi parce nous sommes plus petit par rapport aux autres banques françaises. Cela nous permet d’être plus agile mais nous avons moins de volume ». Parallèlement à la rentabilité, la directrice générale du Crédit Mutuel Arkéa met l’accent sur la durabilité. « Nous devons étoffer nos offres et accompagner nos clients pour que, petit à petit, ils intègrent cette notion de durabilité à sa juste place dans leurs choix d’investissements ». Enfin, la dirigeante table sur la force « d’un collectif heureux de servir ses clients, son territoire et fier de participer à l’histoire d’un groupe à la fois responsable, généreux et performant ».

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La table ronde consacrée aux enjeux de l’immobilier a réuni Vincent Legendre, président du directoire du Groupe Legendre, Fanny Chappé, maire de Paimpol et conseillère régionale, et Céline Beaujolin, ex-directrice générale de Habitat et humanisme.

L’immobilier au cœur

« L’impact de la crise du logement recouvre des réalités très différentes, les enjeux ne sont pas les mêmes sur les quatre départements bretons », analyse Céline Beaujolin. Mais pour l’ancienne directrice générale de l’association Habitat et humanisme, il est cependant une constante systémique sur l’ensemble du territoire : « Ce sont les plus démunis qui sont les plus touchés ». Fanny Chappé, maire de Paimpol et conseillère régionale, constate que des « publics nouveaux, comme les jeunes actifs et les apprenants, sont concernés par cette crise ». Cela a d’ailleurs des conséquences économiques avec beaucoup d’employeurs qui, faute de logements, rencontrent des difficultés de recrutement.

La production de logements abordables se heurte aujourd’hui à l’augmentation des coûts de construction. Une progression que Vincent Legendre, président du directoire du Groupe Legendre, explique par « la hausse des salaires qui a été importante dans le secteur, l’inflation globale des matières premières et de l’énergie, et l’objectif de décarbonation ». Pour relancer un secteur de la construction immobilière grippé, lui table plutôt sur « un grand plan d’investissements porté par les institutionnels ».
Le hors-site, qui propose d’industrialiser toute une partie de la construction, pour ensuite assembler les éléments sur le chantier apparaît également comme une piste d’avenir. « Ce sont des changements massifs. Il faut réinventer la manière de travailler et gagner en efficacité », souligne Céline Beaujolin.

Autre enjeu de l’immobilier breton : le foncier avec l’arrivée du Zéro artificialisation nette (Zan) dans le cadre de la loi « Climat et résilience » votée en 2021. ” Quand on parle de sobriété foncière en Bretagne, il s’agit notamment de préserver les terres agricoles, celles qui nous nourrissent, et les côtes », rappelle Fanny Chapé pour qui il y a là une opportunité de réimaginer l’habitat de demain. Pour Vincent Legendre, la densification urbaine qui résulte du Zan a du bon. Et il invite, plus largement, à se poser la question de la privatisation à outrance du foncier. Une réflexion est d’ailleurs en cours à l’échelle de la région sur la faisabilité de la création d’une foncière qui permettrait d’en assurer la maîtrise sur le moyen et le long terme.
Pour sortir de la crise actuelle, Céline Beaujolin croit en l’intelligence collective et dans l’ancrage territorial des réponses. « C’est vous qui savez le mieux quels sont les besoins de vos clients » . Une vision partagée par Fanny Chappé qui rappelle, au passage, « qu’il n’y a aucune difficulté que des Bretons motivés ne saurait surmonter ! »

Arkéa ou les vertus de la diversification

Après le Crédit Mutuel de Bretagne le matin, la Glaz Arena accueillait l’après-midi l’assemblée générale du Crédit Mutuel Arkéa. D’emblée Julien Carmona, président du groupe, aborde la question du dossier confédéral. Le conflit, qui a si longtemps opposé le Crédit Mutuel Arkéa à la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, a pris fin il y a plus d’un an. Suite à la signature du protocole d’accord pour un Crédit Mutuel uni et pluriel, les statuts ont été modifiés. « Et le bilan à ce jour est positif », résume Julien Carmona pour qui, si l’identité du Crédit Mutuel Arkéa est aujourd’hui menacée, c’est bien plutôt par la Banque Centrale Européenne. « Une BCE qui nous supervise de manière de plus en plus distante, technocratique, prescriptive et punitive. Elle crée de nouvelles normes à jet continu, nous impose un accroissement des coûts pour respecter ces mêmes normes, tout en nous reprochant de ne pas être assez rentables… » Le modèle atypique du Crédit Mutuel Arkéa l’oblige, dans ce contexte, a encore plus d’exigence.

Une approche équilibrée
Revenant sur les résultats commerciaux, Anne Le Goff, directrice générale déléguée, évoque « une année 2023 empreinte de réussites », avec notamment la conquête de plus de 200 000 clients supplémentaires et un encours d’épargne en hausse de près de 8 % à 167,3 milliards d’euros. Si le total des crédits octroyés est en repli de 23 % à 15,6 milliards, « ce recul est quasiment deux fois moindre que la moyenne française ». Côté financier, le résultat net ressort en baisse à 417 millions d’euros mais « en ligne avec nos prévisions, précise Hélène Bernicot. La directrice générale considère qu’il s’agit « d’un retour à un niveau plus normatif », après deux exercices exceptionnels. D’autant que le groupe, devenu entreprise à mission en 2022, a continué, dans un environnement adverse, à promouvoir son approche équilibrée entre performance financière et extra-financière. « L’exercice 2023 a montré toute la vertu de notre modèle diversifié. Lorsqu’un de nos moteurs de croissance est en repli, d’autres prennent le relais. Cela nous protège des chocs conjoncturels. Nous sommes une entreprise solide qui va poursuivre son développement ! »

Jean-Yves Nicolas


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