Quand Christian Le Cœur énumère toutes les espèces qui composent ses rotations, il doit réfléchir quelques instants pour ne pas en oublier. Entre les céréales, composées de blé tendre d’hiver et de printemps ou d’avoine noire et blanche, les lentilles vertes marbrées et corail, le tournesol, le blé noir, la moutarde (récoltée en graine), le lin oléagineux, des trèfles, des ray-grass, des bandes fleuries mellifères…, il y a de quoi faire. L’agriculteur installé sur la ferme familiale aux portes de Quimper (29) produit, non sans une certaine philosophie, des graines à destination de l’alimentation humaine. Produire pour nourrir, une vocation inscrite dans les gènes du Finistérien, la ferme existant depuis plusieurs siècles. « Elle a tour à tour produit des légumes, des pommes, des céréales, du lait. Je suis parti de l’idée d’une intégration verticale, qui consiste à tout maîtriser, de la production à la distribution. Il faut se réapproprier le commerce, même si ce n’est pas simple ». Aujourd’hui, les cultures se complètent bien avec le troupeau de vaches allaitantes qui fournissent la fumure nécessaire à la croissance des plantes. Les rotations longues et l’alternance de cultures de printemps et d’hiver, de légumineuses et de graminées sont aussi une force. Sur les 46 ha que compte le site, les 9 ha les plus proches servent à la récolte de foin et d’enrubannage pour nourrir le troupeau, les 27 ha de grandes cultures sont à 5 km. Je densifie au maximum mes couverts Diversifier pour être résilient L’an passé, l’été humide est venu contrarier les récoltes de moutarde et de lentilles. Cette dernière espèce, « très belle jusqu’au 20 juillet, a germé sur pied à cause des pluies. Cette année, la récolte sera décomposée », prévoit-il. Un fauchage précoce viendra stopper le développement du cycle végétatif avant l’andainage. Les graines seront ramassées au pick-up. « Je vais les conserver, les…

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