« Si on ne tient pas compte de cette année, les exploitations d’herbe sont aujourd’hui plus précoces et plus tardives, avec un arrêt végétatif plus long en été », observe Jean-Philippe Boué, éleveur en Gaec à Janzé (210 VL, porc, poulet). Sur la zone, « la pluviométrie annuelle reste proche de 700 mm mais sa répartition change avec des périodes sèches beaucoup plus longues. » Pour le moment, « pour nos prairies temporaires, nous utilisons toujours des mélanges RGA, trèfle blanc et fétuque. Nous parvenons à maintenir la productivité en adaptant les variétés, mais demain il nous faudra peut-être évoluer sur les espèces », a témoigné l’agriculteur, lors d’une table ronde au Salon de l’herbe et des fourrages à Nouvoitou (35). Il est également multiplicateur de semences en RGA et RGH. Le progrès génétique permet de maintenir mes pratiques Herbe-book, un guide utile « Pour nos choix variétaux, nous utilisons l’outil en ligne Herbe-book qui permet de sélectionner des variétés selon ses critères. Si elles ne sont pas disponibles localement, je sélectionne des variétés proches. Je recherche par exemple la souplesse d’exploitation, une résistance au piétinement et au stress thermique. Et la prairie doit pouvoir repartir à l’automne pour une exploitation à part entière. » Des dérobées de 6-8 mois (RGI, trèfle violet) sont aussi implantées ainsi que de la luzerne. Chez les sélectionneurs, l’anticipation est de mise. « L’inscription de nouvelles variétés demande 10 à 15 ans », rappelle Sandrine Flajoulot (Cerience). Pour Christophe Galbrun (DLF recherche) « la hausse des températures est plus problématique que la sécheresse, qu’on connaît déjà. Désormais, nous allons davantage sélectionner des variétés qui résistent à l’été et redémarrent à l’automne. Les programmes sur les RGA très tardifs qui ont été beaucoup sélectionnés dans le passé vont être remis en cause. La fétuque élevée et le dactyle vont être davantage utilisés par les éleveurs. » Mélanges…

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