Créée en 2020, l’association LEGGO Légumineuses à graines du Grand Ouest rassemble une cinquantaine de structures de l’amont agricole à l’aval, en passant par le stockage ou la transformation, et est animée par les Chambres d’agriculture de Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et Centre-Val-de-Loire.
« L’objectif est la structuration d’une filière légumineuses dans le Grand Ouest à destination de l’alimentation humaine », cadre Julie Rio, coordinatrice de l’association. « Une seule autre association de ce type existe en France : Fileg en Occitanie. »
Alors que la souveraineté alimentaire est souhaitée, une offre territorialisée peut aussi avoir sa place. « Mais le consentement à payer du consommateur est un enjeu. » Actuellement, beaucoup de légumineuses sont importées. Sur la campagne 2021-2022, la France est notamment déficitaire en graines de soja, de lentilles et de lupin. « Seulement 150 ha en Bretagne sont dédiés à la culture de lentilles ou pois chiches. Cela pourrait être bien plus mais nous devons acquérir des références techniques. »
Travailler aussi bien sur l’offre que sur la demande
Sécuriser les producteurs avec des contrats
Un autre challenge est « l’acceptation à produire des agriculteurs qui doivent pouvoir dégager des marges suffisantes ou bénéficier de contrats qui les sécurisent face aux risques que peuvent présenter les cultures de légumineuses. » Elles offrent aussi des opportunités permettant de diversifier les rotations, de restituer l’azote dans le sol, de bénéficier d’aides Pac. Par ailleurs, en Bretagne, le tissu agroalimentaire est dense et s’intéresse à ces productions, pour des boissons ou aliments végétaux, des ingrédients protéiques…
En 2022, l’association a mis en place les ‘Démonstrateurs de création de filière de pro-
téines végétales’, « permettant l’exploration de la capacité d’un territoire à produire et valoriser des nouvelles productions de légumineuses, du champ à l’assiette. » Ce dispositif comprend « la mise en place de parcelles de production mais aussi des tests d’utilisation des graines par les industriels, et chez les restaurateurs, des tests gustatifs auprès des consommateurs. »
Des études de marché ont également été réalisées sur plusieurs segments de consommation : seniors, comparaison urbains-ruraux, restauration collective, observation des tendances de la consommation en France et à l’export.
Une offre méconnue
« Tous les signaux sont au vert pour les légumineuses qui se retrouvent dans de nombreux produits alimentaires. Ils sont porteurs de valeurs de santé (richesse en protéines…) et de praticité », note Julie Rio. Suite à l’instauration du repas végétarien hebdomadaire dans les cantines, « on se rend compte que l’offre est incomplète par rapport aux attentes des cuisiniers mais surtout méconnue par eux, alors que des produits divers et innovants existent… »
