Les brebis Solognotes élevées pour leurs toisons

Installée à Guer en 2021, Hélène Ménard élève des moutons de race Solognote pour la laine, et Roussin de la Hague pour la viande.

20060.hr - Illustration Les brebis Solognotes élevées pour leurs toisons
Hélène Ménard, avec ses brebis Solognotes qui sont dehors toute l’année, y compris lors des agnelages. Le tunnel bergerie, au second plan. | © 20060.hr

« Ce sont des échanges avec une artisane feutrière qui m’ont donné l’envie de transformer de la laine », indique Hélène Ménard. « J’ai voulu en faire mon métier, en maîtrisant la chaîne de production, de l’élevage au feutrage, puis à la vente ». Un BPREA à Coutances et des formations à l’artisanat, via des associations, l’ont confortée dans son projet d’installation. « J’ai cherché du foncier dans le Morbihan ; mon conjoint venait de s’installer en production de pain à Guer. J’ai trouvé une ferme d’une trentaine d’hectares à proximité ». L’ancienne salariée du Conservatoire du littoral de la Manche a repris le hangar du cédant, créé un site d’élevage sur le parcellaire (aire paillée sous tunnel) et acheté une centaine de reproducteurs. Un investissement total, avec le foncier sous le bâtiment et un peu de matériel de fauche et de fenaison, qui s’élève à 140 000 €. « Je bénéficie de prêts de matériel entre voisins et le cédant m’a bien aidée dans les premiers temps, pour faire du foin quand j’étais accaparée par le bâtiment, et pour diverses réparations  »

Le cédant m’a bien aidée dans les premiers temps

2 à 3 kg de laine par brebis

La moitié des brebis, de race Solognote, achetées en Loire-Atlantique, sont destinées à la production de laine. L’autre moitié, de race Roussin de la Hague, reprises dans un élevage d’Augan, produisent des agneaux pour la viande. La tonte est réalisée par une équipe spécialisée, au mois de juin. Les laines des deux races sont séparées. Celle des Solognotes est lavée puis cardée (démêlée) à la Ferme à laine de Colpo. « Je récupère des rouleaux et je feutre la laine manuellement, avec de l’eau chaude et du savon. Au final, je fabrique des chaussons que je vends 50 à 60 € (200 g de feutre requis par paire) et des semelles ». Une brebis Solognote produit 2 à 3 kg de laine, avec une perte de 50 % du poids au lavage. La laine des brebis Roussin de la Hague est utilisée pour la fabrication de plaids. Les produits sont proposés dans des épiceries et sur les marchés d’artisanat, en fin d’année. 

Un réseau de vente varié

Les brebis Roussin agnèlent en janvier ; leurs agneaux sont vendus dès le mois de mai. Les brebis Solognotes agnèlent en mars pour une vente en fin d’année (moins performants en croissance et musculature). Ces animaux sont élevés à l’herbe, avec un peu de complément de céréales (3 hectares de mélange orge-pois cultivés sur la ferme) pour les allaitantes et les agneaux en finition. Ils sont abattus, à 40-45 kg, à Vannes ou à Quintin puis découpés chez un boucher prestataire (Terres des Délices, à Bohal). « Je vends en caissettes, en direct ou en ligne, via le site Clic ta berouette, mais aussi à la biocoop de Guer, au Champ Commun, à Augan et à Bretagne Viande Bio. Je livre le vendredi après-midi ». Dans l’immédiat, l’éleveuse cherche à optimiser son système de production. À l’avenir, elle espère pouvoir proposer des formations au travail de la laine.

Deux races ovines anciennes, à petits effectifs

La Solognote est une race ancienne et fixée. Très répandue vers 1850 (commerce de la laine), elle est aujourd’hui une race de faible effectif, protégée en raison de ses caractéristiques : rusticité, résistance aux maladies, capacités d’adaptation aux conditions précaires. Depuis 1976, un plan permanent d’accouplement du cheptel permet d’orienter la sélection grâce à un schéma rotatif. La Roussin de la Hague est une race très ancienne, reconnue de manière officielle dans les années 1980. Les brebis sont très maternelles et ont une bonne production laitière. 


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