Monnaie d’échange

Edito - Illustration Monnaie d’échange

On la considère souvent comme une économie secondaire mais l’agriculture est bien au cœur de nombreux processus de négociations commerciale et politique. Depuis 10 ans, les exemples où l’agriculture fait office de monnaie d’échange sur l’âpre autel des relations internationales ne manquent pas.

Les serristes bretons ont été les premiers à être impactés par l’accord d’association UE-Maroc de 2012 qui prévoit notamment un système de contingents tarifaires ainsi que des prix d’entrée et des droits de douane préférentiels. « Une concurrence déloyale », ont encore dénoncé les producteurs ce printemps.

En 2014, Poutine met en place un embargo alimentaire sur les produits venant de l’Union européenne en rétorsion aux sanctions économiques et commerciales adoptées par le Conseil européen suite à l’annexion de la Crimée. La filière porcine bretonne subit de plein fouet cette fermeture des frontières. En 4 mois, le cours du porc dévisse de 23 %. Cet épisode met définitivement fin à l’exportation de porc de l’UE vers la Russie. L’exemption, depuis 2022, des droits de douane pour les importations agricoles ukrainiennes s’inscrit indirectement dans le prolongement de ces décisions.

Agriculture comme monnaie d’échange encore au cœur de l’accord du Mercosur. La perspective d’importation de viande bovine élevée de façon ultra-compétitive en contrepartie d’une ouverture du marché sud-américain aux services et produits manufacturiers européens cristallise la colère des éleveurs de l’Hexagone.

Aujourd’hui, c’est Xi Jinping qui menace de s’en prendre aux exportations agricoles si l’UE décidait de taxer au prix fort l’importation de voitures chinoises. Avec ce risque répété que les agriculteurs soient les seuls à payer la note. Encore une fois…

Les agriculteurs, les seuls à payer la note. Encore une fois…


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