La pousse de l’herbe mesurée du 29 avril au 6 mai est en moyenne de 32 kg MS/ha/jour. Les conditions sont très hétérogènes d’un point de mesure à un autre. L’est de la région a été très arrosé, et la portance des sols en a parfois subi les conséquences.
Une pousse historiquement basse
Si la zone précoce semble épargnée par les températures basses (mais pas par la pluviométrie !), les zones tardives et intermédiaires en sont toujours au même stade. Un vent de Nord-Est freine durablement la pousse et le « jour en or » (jour de l’année auquel l’offre en herbe dépasse les besoins du troupeau) se fait toujours attendre dans plusieurs exploitations du réseau. La zone tardive semble la plus marquée, avec une pousse de seulement 27 kg MS/ha/jour, alors qu’à la même date l’an dernier la pousse était de 80 kg MS par hectare et par jour. La moyenne régionale de 32 kg MS/ha/j est quant à elle 50 % plus faible que la moyenne des 23 dernières années. Les conditions anticycloniques annoncées en fin de semaine sur l’ensemble de la région devraient permettre un retour à la normale.
ZOOM SUR : Organisation du pâturage des génisses
À l’instar du pâturage des laitières, celui des différents lots de génisses doit être aussi bien réfléchi afin de ne pas pénaliser les croissances. Pour cela, plusieurs repères sont intéressants à avoir. On retiendra par exemple une surface nécessaire de 1,5 are/mois d’âge/génisse au printemps et 2 ares/mois d’âge/génisse en été (pour combler le manque de pousse et l’augmentation des besoins). Une organisation en paddocks de 4 à 5 jours s’avère un bon compromis entre performances et temps de travail, mais une gestion techno-pâturage (paddocks en couloir avec fil avant et fil arrière déplacés quotidiennement) est également possible. Cette technique d’intensification du pâturage permet à l’herbe d’exprimer pleinement son potentiel.
PAROLES D'ÉLEVEURS
Éric et Mélanie : 28 ares d’herbe pâturée par vache à Balazé (35)
« Pas facile de trouver un rythme de conduite »
Le pâturage ne se déroule pas vraiment comme on le souhaiterait ! À partir du 9 avril, les vaches ont pu à nouveau sortir pâturer la journée, mais avec les gelées matinales, j’ai repoussé le passage à la nuit dehors. Et depuis quelques jours (le 28 avril), les vaches font leur retour en bâtiment, car les cumuls de pluies dégradent la portance. Du 27 avril au 2 mai, il est tombé 55 mm ! En dehors de cette interruption, la ration est composée en majorité d’herbe pâturée. L’ensilage de maïs est distribué à hauteur de 7 kg de MS/VL/j sans correcteur azoté, ni concentré de production, ce qui permet un niveau de production de 20 litres de lait livrés/VL. J’ai profité de la fenêtre météo pour faucher et ensiler 35 ha, respectivement les 19 et 22 avril. Ils se répartissent entre 15 ha de méteil (seigle, vesce et trèfles), 5 ha de luzerne, 5 ha de trèfle violet et 10 ha parcelles des vaches. Ces surfaces n’étaient pas prévues en première coupe, mais les hauteurs étaient trop élevées pour valoriser l’herbe par le pâturage. Ces fourrages ont été récoltés à stade précoce, dans de bonnes conditions, et devraient être de qualité.
Pierre Bescou et Romain Retif