« Je ne me suis jamais posé la question de faire autre chose »,sourit Alexandre Mézerette, 26 ans. Après avoir obtenu un Bac STAV et un BTS Acse, puis travaillé comme salarié pendant 5 ans sur plusieurs exploitations, il a rejoint la ferme familiale de Monthault (35) en avril 2022. À l’heure actuelle, il est associé avec ses parents Michel et Catherine dans le Gaec du Bois Viel sur une SAU de 78 ha. Ils disposent d’un droit à produire de 725 000 L de lait vendu à Lactalis. Environ 7 ha sont dédiés à la culture de blé pour la vente, 25 ha au maïs (surtout de l’ensilage) et 46 ha sont en herbe (principalement RGA – trèfle blanc ou trèfle violet) dont 16 ha en prairies permanentes.
D’abord l’amélioration des conditions de travail
« Le dynamisme agricole rend notre métier plus motivant »
Le jeune éleveur apprécie le dynamisme agricole, laitier en particulier, toujours bien présent dans la région de Fougères. « Cela rend notre métier plus intéressant, plus motivant sur le long terme… Ce n’est pas souhaitable de rester enfermé sur sa ferme. »
L’éleveur est secrétaire de la Cuma de Mellé qui compte 5 salariés et 1 apprenti. Le Gaec délègue tous les épandages et récoltes à la Cuma. Depuis un an, l’alimentation des vaches laitières est assurée par la désileuse automotrice de la Cuma, une activité en place depuis une quinzaine d’années. « La densité laitière permet de réduire le coût et de bénéficier de matériel performant », précise l’éleveur. « Il y a aussi beaucoup d’entraide dans notre zone. On se rend service et on crée du lien. »
La convivialité, il la retrouve aussi auprès des membres du syndicat JA du secteur de Louvigné-du-désert dont il est le vice-président et qui accueillera la Fête départementale de l’agriculture les 24 et 25 août 2024. « Nous sommes 65 adhérents dont environ 1/3 d’agriculteurs, 1/3 de salariés et 1/3 de scolaires. » Un comice a également lieu tous les 2 ans sur le secteur. Lors des manifestations de début d’année, les jeunes étaient venus nombreux pour défendre leur métier.
Échanges techniques et conviviaux
En outre, Alexandre Mézerette fait partie d’un groupe lait animé par la Chambre d’agriculture où sont présents plusieurs jeunes (et moins jeunes) dans divers modes de production (bio, pâturage ou non…). « Lors des 6 réunions annuelles, nous abordons différents thèmes choisis par les éleveurs tels que la gestion de l’herbe, de la reproduction, du parasitisme ou encore le photovoltaïque… ».
« Mes grands-parents étaient éleveurs laitiers et porcins. Mes parents ont été en Gaec avec mon oncle et ma tante, en lait et porc naisseur-engraisseur. La partie naissage a été stoppée au milieu des années 2000. Il n’y a plus que de l’engraissement, dans le bâtiment rénové en 1990 (340 places en prestation). »
En arrivant sur l’élevage, Alexandre Mézerette a saisi l’opportunité d’améliorer les conditions de travail. « Construite il y a 50 ans, l’ancienne stabulation n’avait plus suffisamment de place pour optimiser l’alimentation ou encore le sanitaire. La gestion des mammites nous demandait du temps. » Le 20 mars dernier, un nouveau bâtiment a été mis en service. Il est équipé de logettes avec matelas à eau recouverts de farine de paille et de deux racleurs. Une nouvelle fosse à lisier a été construite à côté.
« Le bâtiment devrait se financer grâce aux économies de paille. Chaque année, nous en achetons entre 150 et 180 t. » La salle de traite 2 x 5 postes où se rend 2 fois par jour la soixantaine de vaches laitières Prim’Holstein a été conservée. Mais dans le nouveau bâtiment, une place a été prévue pour un bloc traite avec robotisation. « Nous aviserons de cet investissement selon la conjoncture. »
Des rendements de maïs à 20 t MS/ha
Les bonnes terres et la pluviométrie sont des atouts pour la ferme qui affiche des rendements supérieurs à 90 q/ha en blé et 20 t MS/ha en maïs ensilage. « Sur l’été sec de 2022, le rendement a été de 17 t » , précise le producteur. Les vaches laitières sortent au pâturage sur 25 à 30 ha : « Un levier de maîtrise du coût alimentaire. » Quant à elles, les génisses sortent pour la première fois vers un an, puis leur reproduction est assurée par un taureau Prim’Holstein, « dans l’objectif de valoriser les prairies permanentes. »