« Difficile pour les agriculteurs de ne pas s’intéresser aux élections européennes prochaines », démarre Thierry Pouch, responsable du service Études économiques et prospective à Chambres d’agriculture France. Car, rappelons-le, la Pac, datant de 1962, a été la première politique commune de l’Union européenne et représente toujours aujourd’hui la plus grande part de son budget. « On voit aujourd’hui les tiraillements des États-membres sur la question de la construction d’une Défense européenne… La Pac demeure ainsi la seule véritable politique communautaire en Europe, même si elle est de moins en moins commune au vu de l’autonomie donnée à chaque pays à travers l’élaboration des Plans stratégiques nationaux ou PSN. » La France est d’ailleurs, ne l’oublions pas, la première bénéficiaire des aides Pac avec une enveloppe entre 9,3 milliards d’euros par an, rappelle le spécialiste. La machine européenne ne s’arrête jamais Le Parlement, colégislateur européen Longtemps, le Parlement constitué des eurodéputés n’a eu qu’un rôle consultatif. Mais depuis le traité de Lisbonne en 2009, il est désormais colégislateur au même titre que le Conseil des 27 ministres. Il a donc un poids dans les décisions concernant les sujets à portée agricole comme la Pac, les réglementations environnementales, les accords commerciaux… « Tous les sept ans au moment de préparer une nouvelle programmation de la Pac, les députés exercent leur rôle législatif, proposent des amendements et apportent des éléments de débat sur le budget », précise Thierry Pouch. « D’ailleurs, une réforme de la Pac n’aboutit qu’au moment où le Conseil des ministres et le Parlement sont d’accord sur une proposition conjointe. Et ce, même si la Commission est contre la direction choisie… », tient à rappeler un observateur bruxellois soulignant au passage l’importance des eurodéputés.  L’œil des eurodéputés sur la Commission Une majorité politique va se dégager des élections de juin. « Ensuite, en fonction des résultats des élections et…

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