À l’heure de rénover ou de changer l’installation de traite, la période de travaux est toujours un moment délicat. C’est parfois un casse-tête quand on veut par exemple implanter des robots en lieu et place de l’ancienne salle de traite. « Cela passe par des branchements partiels ou l’installation d’un équipement annexe en prêt… Nos techniciens y passent alors beaucoup de temps », précise Pierrick Marion de la concession Simtec Élevage à Montreuil-sur-Ille (35). « En cherchant une solution clé en main, facile à transporter, pouvant faire gagner du temps et de la sérénité à tout le monde – nos équipes, les éleveurs, les artisans – nous avons monté récemment une stalle complète sur un plateau à paille d’occasion. » L’installation est un épi 60° 1 x 12 postes surmonté d’un toit qui peut être disposée en extérieur comme dans un bâtiment. Le sol est couvert de caoutchouc pour éviter les glissages des animaux.
Les artisans peuvent intervenir pendant les heures de traite
Installé le temps d’un après-midi
Le Gaec de la Butte d’Hélouin à Iffendic (35) est la première exploitation à profiter de cette remorque trayeuse. Le 22 avril, elle a ainsi été garée, à l’aide d’une mini-pelle plus pratique pour diriger, dans le couloir d’exercice entre deux rangées de logettes. D’un côté, 50 places ont été démontées et le plancher des logettes sert de fosse. L’installation temporaire étant montée sur béquilles, il est possible d’ajuster la hauteur de quai en fonction de l’environnement pour garantir du confort aux trayeurs. Un bloc technique (pompe à vide, chauffe-eau, bac et programmateur de lavage…) a été posé près du couloir d’alimentation. « Le temps d’un après-midi, les techniciens de la concession avaient tout branché. Le soir, nous avons trait sur la remorque », témoigne Malo Rolland, l’un des associés. L’étable vit en mode chantier : la traite dure 2,5 heures pour 92 vaches en production et les logettes disponibles sont passées de 117 à 70. « En attendant, on paille davantage, y compris les aires d’exercice, et on racle les couloirs deux fois par jour. Les vaches sont forcément un peu plus sales pendant cette transition, mais la qualité du lait se maintient. Après un pic à 200 000 cellules/mL au démarrage de la remorque, nous sommes redescendus à 130 000. » Le niveau de production n’a pas bougé non plus. « Sans cette solution, le chantier de préparation et d’installation des robots à la place de l’ancienne salle de traite aurait dû se faire en plusieurs étapes. Cela aurait été plus long pour nous et plus long pour les maçons, c’est-à-dire plus coûteux aussi », note le jeune homme. De leur côté, les artisans apprécient d’avancer rapidement – « Ils peuvent intervenir y compris pendant les heures de traite » – dans une partie propre et sèche où il n’y a plus d’animaux.
Démarrage des robots cet été
Depuis l’installation de Malo en juillet 2021, la référence laitière de l’exploitation a grimpé par étapes de 550 000 L à 1,2 million de L de lait. « Pour mieux maîtriser le temps de travail avec un troupeau agrandi, faciliter la gestion des week-ends et préparer le départ en retraite de mon père dans quelques années, nous avons choisi de partir en traite robotisée. » D’ici quelques mois, grâce à l’entrée de génisses, le troupeau aura doublé par rapport à 2021, pour atteindre 105 à 110 vaches afin de saturer leurs deux automates de traite. Inauguration prévue en début d’été. « La robotisation devrait permettre un gain de performances grâce à la gestion technique plus fine permise par les données », attendent Malo et Éric Rolland.