Vent debout contre les importations marocaines

Initiées par Légumes de France et l'AOP Tomates et concombres, plusieurs manifestations ont eu lieu vendredi dernier, à Brest et Rennes notamment. Les producteurs de tomates dénoncent « des accords douaniers qui ne jouent pas leur rôle et des produits importés peu identifiables comme tels. »

19969.hr - Illustration Vent debout contre les importations marocaines
Des producteurs de tomates sont venus apposer des stickers « Origine Maroc » pour sensibiliser les consommateurs. | © 19969.hr

Vendredi 26 avril au Cora de Pacé (35), une bonne partie des tomates proposées sont d’origine marocaine. Des producteurs d’Ille-et-Vilaine sont venus apposer des stickers « Origine Maroc » sur ces produits et ont continué dans d’autres enseignes ensuite. « L’information sur l’origine des fruits et légumes est largement insuffisante pour les consommateurs », souligne Ronan Collet, président de la section légumes FDSEA 35 et de Solarenn.

« Il y a tromperie car les photos des producteurs français sont clairement mises en avant dans le rayon mais les importations sont sur-représentées sur les étals », se fâchent les manifestants. « Nous demandons aux GMS de concrétiser dans les achats leur volonté de mettre en avant les produits français. Actuellement, ils veulent clairement faire du volume sur des produits importés à bas prix. Sur nos produits, les marges sont par contre très importantes : c’est une double peine pour les producteurs français », souligne Anne-Claire Goyer, présidente d’Ydéal et productrice.

Les importations sont sur-représentées

« Des tomates cerise qui semblent françaises »

« Non seulement nous ne produisons plus de tomate ronde aujourd’hui, mais les Marocains viennent désormais nous concurrencer sur nos segmentations comme les tomates cerise », ajoute Christophe Rousse, producteur Solarenn. « Ils sont présents toute l’année sur nos marchés alors qu’avant ils n’étaient là que l’hiver quand nous ne commercialisons pas. La moitié des tomates consommées en France sont importées et sur ces importations, le Maroc représente les ¾. »

Dans le communiqué de Légumes de France, un affichage plus visible pour les consommateurs est demandé, avec notamment l’impression du drapeau du pays producteur et des mentions du marquage d’origine avec des tailles minimales. Et dans le cadre du projet de loi agricole, « l’obligation de la mention de l’origine des fruits et légumes en restauration collective doit être instaurée. »

Réviser les accords UE-Maroc

Les producteurs demandent aussi aux pouvoirs publics de réviser les accords UE-Maroc qui ouvrent le marché européen à des volumes importants avec réductions ou sans droits de douane. « Cela équivaut à l’absence presque totale de barrières douanières entre le Maroc et l’Europe. Il est grand temps d’agir afin que les producteurs français ne soient plus concurrencés à outrance sur leur période de production, d’avril à octobre. »

Un coût de main-d’œuvre 14 fois moindre

De 2014 à 2023, les volumes de tomates marocaines importées en UE sont passés de 345 000 t à près de 492 000 t, soit plus de 40 % d’augmentation. Les volumes de tomates cerises, destinées principalement à l’export, ne cessent de progresser et restent sur les étals 12 mois sur 12. « Les producteurs marocains bénéficient d’un avantage compétitif majeur que les producteurs français ne pourront jamais concurrencer, leur coût de la main-d’œuvre étant 14 fois inférieur », déclarent les manifestants.


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