Quand l’agriculteur-agronome Francis Bucaille aborde le sujet des sols vivants, il explique que « c’est un sujet transversal : ce qui est vrai pour une prairie est aussi valable pour des légumes ou d’autres cultures ». En revanche, il estime que « c’est une utopie de penser que si on arrête de labourer tout en mettant en place des couverts végétaux, on obtiendra une auto-fertilité. Les sols ne seraient pas sols sans activité biologique. S’il n’y a pas d’activité biologique, il n’y a pas de feuillets d’argile », lance-t-il lors d’une intervention organisée par l’association Base, Eureden, Bretagne Plants Innovation et Blavet Terres et Eaux, à Pontivy (56). L’agronome n’exclut pas le travail du sol dans un itinéraire technique, « contre la compaction, il faut par moments donner un coup de main, avec un fissurateur ». Deux autres leviers peuvent aussi être utilisés pour restructurer un sol, à savoir « les vers de terre, surtout ceux de la famille des anéciques, et les argiles. Quand les conditions sont humides, elles se gonflent, quand elles sèchent, elles se craquellent. Un sol vivant peut fabriquer 3 t/an/ha de feuillet d’argile. Plus on a d’argile, plus on a de chance d’avoir des taux de matière organique élevés : l’argile s’autoprotège avec l’humus ». Les enzymes ont besoin d’oligoéléments pour être efficaces Choyer les oligoéléments Dans un sol vivant, « l’essentiel de la microbiologie est représenté par des enzymes. 80 % d’entre elles sont des métalloenzymes : elles nécessitent un atome d’oligoélément pour être efficaces. Si on veut fixer l’azote de l’air, il faut que la nitrogénase ait du molybdène ». Au sujet des bactéries, Francis Bucaille rappelle que « pour 100 % de carbone ingéré, la bactérie va en relarguer 85 % sous forme de CO2, et n’en stocker que 15 %. Quand…
Dossier technique
À chaque élément son rôle dans le sol
Francis Bucaille rappelle le rôle de certains éléments chimiques et leur effet sur le sol. Entre excès et carence, tout est une histoire d’équilibre.