C’est un petit coup de tonnerre dans le paysage de l’élevage breton. Ce vendredi 28 juin, l’équipe de l’abattoir Quintin Viandes dans les Côtes d’Armor déposera ses couteaux… Définitivement. La décision a été prise la semaine précédente par ses dirigeants Henri et Pascale Thébault, arrivés en 2001. « L’aventure s’arrête. Brutalement. » La faute à une « overdose » de difficultés rendant l’équation trop complexe : hausse des charges, manque de personnel, pression administrative et concurrence déloyale, détaillent les responsables. « Face à cette accumulation, le risque est trop grand que notre santé en prenne un coup. » Et Henri Thébault de reprendre : « Notre arrêt n’est ni sanitaire, ni économique. Aujourd’hui, ce n’est ni un dépôt de bilan, ni une liquidation. L’abattoir est mis à la vente. » Impossible de répercuter toutes les hausses de charges Le couple tient à détailler la nature des vents contraires qui soufflent contre leur « PME portée à deux » employant une trentaine de personnes, soit l’un des premiers employeurs du secteur. « D’un point de vue économique, les charges ont commencé à nous plomber. Impossible de répercuter ces hausses sur les prix de vente tout en restant compétitifs. Encore plus dans un contexte de dégradation du pouvoir d’achat », reconnaît le fondateur. Son épouse, bilan comptable en main, vient préciser. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de trois millions d’euros pour un résultat généralement compris entre 30 et 50 000 €. Mais, par rapport à l’année précédente, en 2023, les charges ont augmenté de 10 000 € pour le gaz, de 50 000 € pour l’électricité, de 23 000 € pour le traitement des eaux (avec le passage de la gestion du service de la commune vers Saint-Brieuc Armor Agglomération)… « Nous avons aussi augmenté trois fois les salaires dans…
Abattoir : Quintin Viandes rend ses tabliers
Acteur incontournable de la valorisation de la viande en circuits courts en Bretagne, l’abattoir de Quintin (22) comptant une trentaine d’employés ferme.