Ça va chauffer pour les rendements 

La productivité du maïs pourrait baisser de 24 % sous l’effet du dérèglement climatique.

20353.hr - Illustration Ça va chauffer pour les rendements 

Six ans de sécheresse au Maroc, trois dans le nord-est de l’Espagne, inondations historiques dans le sud du Brésil, chaleur extrême en Inde, au Pakistan, en Thaïlande ou encore au Cambodge. Les aléas climatiques extrêmes semblent n’avoir jamais autant fait l’actualité que ces dernières semaines. Et c’est sans compter les tempêtes et inondations en France en fin d’année, ainsi que la sécheresse grave depuis deux dans les Pyrénées-Orientales. 

8 à 30 % des terres deviendront inadaptées

C’est écrit

Ces aléas préfigurent ce qu’a annoncé le deuxième groupe de travail du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) dans son rapport publié en février 2022 sur les impacts du changement climatique : 10 % des terres cultivées et d’élevage dans le monde deviendront climatiquement inadaptées d’ici 2050. Ce chiffre pourrait dépasser 30 % en 2100 dans le scénario de très hautes émissions de gaz à effet de serre (GES) du Giec ou pourrait descendre sous les 8 % dans le scénario de faibles émissions, selon les projections de référence de Jonas Jägermeyr, chercheur à Columbia University.

Bonne nouvelle pour le blé 

« Les modèles montrent des impacts climatiques négatifs importants pour le maïs », explique Jonas Jägermeyr. 

Pour le blé, deuxième culture mondiale en volume, les projections sont plus optimistes. Les rendements passent selon les modèles de + 10 à + 18 % dans le cas d’émissions très élevées et de + 5 à + 9 % dans le cas de faibles émissions. Concernant le soja, les projections de rendement passent de +15 à -2 % dans le premier cas et de +7 à +2 % dans le second. 

Nuances régionales

La plupart des travaux de modélisation sur les rendements regardent l’échéance 2100 car historiquement, c’est entre 2050 et 2100 que les effets du réchauffement climatique sur les rendements s’accélèrent. À la fin du siècle, 10 à 74 % des surfaces cultivées en maïs seront concernées, selon le scénario d’émissions.

« Pour le maïs, les modèles indiquent un signal d’émergence négatif à niveau mondial en 2032, dans le cadre d’un scénario climatique à fortes émissions. Pour le blé, un signal d’émergence positif s’est déjà produit (en 2023, NDLR). A niveau régional, ces signaux d’émergence se produisent plus tard » , détaille le scientifique. 

Les prairies, moins étudiées

D’après les modélisations de Jayson Beckman, économiste à l’USDA les grands gagnants seront le nord de l’Europe avec «+ 35,5 % » de productivité herbagère, l’Est de l’Europe et l’Amérique du Nord. Le rendement des prairies augmentera aussi en Europe de l’Ouest.

Agra


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