« Pour lutter contre les pucerons dans les serres de manière biologique, nous travaillons sur la création d’écosystèmes avec des plantes de service dans le rang central », explique Sébastien Picault, ingénieur au CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes). L’intérêt de ces bandes fleuries est d’attirer les auxiliaires de cultures tels que les coccinelles, les syrphes ou les chrysopes, prédateurs naturels des pucerons. Pour ce faire, des plantes-banques et plantes nectarifères sont utilisées. Elles offrent des ressources alimentaires riches en nutriments et agissent ainsi comme un réservoir de nourriture pour les auxiliaires. « Nous avons mis 7 ans à développer cette méthode », explique l’ingénieur. « Au départ, sur aubergine, nous essuyions échecs sur échecs. Certaines plantes attiraient davantage les ravageurs que les auxiliaires ». Cependant, en 2023, des essais sur cette culture ont démontré que 5 % des légumes accompagnés de plantes de service étaient infestés par des insectes contre 50 % pour le témoin non traité. La réduction de la perte de revenu estimée est de 37 %. « Aujourd’hui, nous voulons décliner cette technique sur courgettes et sur melons », ajoute Sébastien Picault.
Favoriser la ponte
La bande est composée d’ortie, d’achillée millefeuille, d’alysse corbeille d’or et de pissenlit. Les deux dernières espèces ont la particularité de fleurir tôt. « Dans le cas des courgettes, les auxiliaires doivent être en place dès le mois de janvier pour un semis des légumes en avril », déclare Sébastien Picault. « Il n’y a pas de ponte s’il n’y a pas de nourriture ». Concernant l’entretien, la bande est fauchée deux fois par an.
Alexis Jamet