La fédération des Cuma de Bretagne a profité des journées ensoleillées de la semaine dernière pour comparer le travail de herses étrilles sur culture de maïs. Après avoir rappelé les bonnes règles à adopter en amont d’un désherbage mécanique, à savoir un semis plus profond (5 à 6 cm, un terrain bien nivelé), Alain Laurec attire l’attention sur « l’horizontalité de l’outil, qui se règle avec le 3ème point ». Une fois la herse bien plane, vient la question de l’agressivité des dents et de la vitesse d’avancement. « On peut mettre de la vitesse, mais il faudra alors diminuer l’agressivité ». Dans ces techniques de désherbage mécanique, l’objectif est forcément de réussir à extirper les adventices. « On privilégie l’arrachement par des peignes agressifs. Si on constate que des plants de maïs sont touchés, il faut baisser sa vitesse ». Et le responsable de donner un moyen mnémotechnique simple, « il faut compter 1 km/h de vitesse d’avancement par feuille ». Sur la parcelle d’essai du jour au Tréhou (29), les plantes cultivées sont à 4 feuilles, le tracteur évolue donc à 4 km/h.
Suivre les creux
Passer la herse étrille « n’est pas une question de puissance du tracteur, il faut compter 7 cv/m. Il faut en revanche être vigilant à la capacité de relevage », fait observer Alain Laurec. De son côté, Didier Salaün, agriculteur de Tréflévénez (29) et responsable herse/bineuse à la Cuma La Mignonne apprécie « la légèreté de notre modèle ». La coopérative a désherbé 200 ha l’an passé avec un outil de chez Treffler, qui a l’avantage « d’avoir la même pression à tous les endroits : les peignes suivent les creux. Même s’il est conseillé d’avoir un sol nivelé, elle facilite les chantiers ». Cette herse est aussi utilisée en pomme de terre et peux travailler jusqu’au fond des buttes. À l’achat, « nous avons choisi l’option des doubles ressorts. Le réglage de la pression est encore plus fin ». Cette pression peut aller de 100 gr à 5 kg. « Quand on a la bonne vitesse et la bonne agressivité, on voit depuis la cabine les peignes dévier quand ils rencontrent un plant de maïs. Si le diamètre de ces peignes est trop gros, ils seront trop rigides et risques d’abimer les plants ».
Sur un modèle de chez Lemken, Léo Lesage, chef produit du fabricant, détaille la machine. « Elle possède 8 rangées de dents. La pression se règle hydrauliquement. Les peignes de diamètre 8 mm sont longs, pour un bon déport droite/gauche ». Comme la pression de chaque dent est pilotée par un petit vérin, le constructeur imagine à l’avenir pour ces opérations mécaniques des coupures de tronçons, afin d’éviter un second passage sur la culture dans les coins du champ.
Fanch Paranthoën
Chiffrer le changement des peignes
« Chaque peigne coûte 6 €, les herses sont équipées d’environs 500 peignes. Les changer revient donc à 3 000 €, il faut compter au moins 2 journées de travail pour un outil de 12 m de large », estime Alain Laurec. L’option de traitement de la pointe de ces peignes peut donc s’avérer être intéressant pour allonger leur durée de vie quand la herse cumule de grandes surfaces désherbées. Sur un modèle présent lors de cette journée de comparaison, une herse de chez APV a à son actif 500 ha, sans présenter d’usures qui nécessiteraient un remplacement.