Ils ont entre 23 et 53 ans. Ils sont en recherche d’emploi et, pour la majorité, en reconversion professionnelle. Certains d’entre eux ont une vague idée de l’agriculture, pour avoir travaillé dans le domaine du paysage et des espaces verts. Beaucoup méconnaissent les métiers agricoles. Tous étaient volontaires pour visiter l’exploitation d’Héloïse Oillic, de Berric et échanger avec la maraîchère, qui, elle aussi, s’est reconvertie il y a quelques années, avec succès.
Embauche de salariées
Fille d’éleveurs laitiers, Héloïse Oillic a travaillé pendant 5 ans comme cuisinière après l’obtention d’un baccalauréat. « J’ai ensuite repris mes études pour faire une licence puis un master de gestion des coopératives ». Pas très attirée par le travail de bureau, elle choisit de s’orienter vers le salariat en maraîchage, avec une idée en tête : reprendre la ferme familiale. « Sans vaches, car il fallait remettre l’élevage aux normes, dans un secteur urbanisé (proximité immédiate du bourg de Berric) ». En 2017, elle suit un BPREA, puis s’installe l’année suivante en maraîchage bio. Elle travaille actuellement 4 hectares, avec 2 salariées à plein temps (embauche de 2 saisonniers en été) et produit des céréales. « Je n’ai pas eu trop de difficulté pour recruter, mais j’ai accepté des personnes sans véritables connaissances du maraîchage. Je les ai formées progressivement et ça se passe bien ». Jeune maman, elle avoue avoir désormais moins de temps à consacrer à la formation. « Je travaille 40 heures par semaine environ, avec une journée et demie de libre les week-ends, sans beaucoup de vacances ».
Magasin de producteurs
Le réseau commercial est diversifié : magasins Biocoop, marché de Berric, paniers et magasin de producteurs de Questembert, où elle donne de son temps. « Tous les producteurs sont impliqués ; nous avons des réunions et actuellement, je consacre un peu de temps au changement de statut de la Halle Terre Native, avec un juriste ».
Le printemps particulièrement pluvieux lui laisse peu de répit (désherbages) mais l’objectif, à terme, est de dégager plus de temps libre, « en améliorant la technique… ».
Bernard Laurent
La mobilité est souvent un frein à l’emploi
Certains visiteurs étaient accompagnés par Néo56, Groupement de l’économie sociale et solidaire, localisé à Vannes. De l’apprentissage à la location, le groupement propose des solutions flexibles et accessibles à tous : locations de véhicules à un tarif social sur l’ensemble du territoire des pays de Vannes, Auray et Ploërmel. Créée en 2016, Itinéraire’b permet de lever les freins à la mobilité des demandeurs d’emploi par le passage du code de la route et du permis de conduire.