En avril 2022, Sébastien Loric a vendu son troupeau de vaches Simmental pour se consacrer à la production porcine et à sa centaine d’hectares de cultures. « La charge de travail était trop importante et les remplacements pendant les week-ends et les vacances étaient compliqués », indique l’éleveur, associé d’une maternité collective.
Il dispose désormais de 750 places de post-sevrage et de 1 400 places d’engraissement réparties sur 3 sites de production. L’un d’entre eux a été repris en 2016 et réaménagé. Jusqu’à la mise en service, début 2024, d’une fabrique d’aliments sur le site principal, il achetait la nourriture des 4 500 porcs produits par an dans le commerce.
Les nourrisseurs conservés
750 porcelets arrivent à 28 jours, en moyenne, sur l’élevage, toutes les 8 semaines. L’aliment 1er âge est acheté ; le 2e est fabriqué sur place. « La distribution est désormais automatisée en PS, ce qui n’était pas le cas avant l’installation d’un distributeur pneumatique (Spotmix de Schauer). En début de lot, la distribution manuelle au chariot n’était pas trop contraignante mais ensuite… ». Depuis février dernier, toute la distribution d’aliment est automatisée grâce au Spotmix sur le site principal (PS et 750 places d’engraissement). Un mélange à sec, précis et rationné, est préparé pour chaque case. « J’ai choisi ce système car il me permettait de conserver les nourrisseurs existants qui étaient auparavant remplis soit manuellement en PS, soit par une chaîne à spires en engraissement ». 130 000 euros la machine, avec le « maïs stockeur » et la tuyauterie. Les sites secondaires d’engraissement, de 450 et 180 places, sont toujours équipés de chaînes classiques.
Cellules d’occasion
L’aliment de ces sites extérieurs est acheminé par remorque, une fois par semaine pour le premier et une fois toutes les deux semaines pour le second. Quatre repas sont distribués par jour en engraissement. « Le premier lot de porcs ayant bénéficié de l’aliment fabriqué à la ferme est sorti 4 jours plus tôt que la moyenne. Un résultat à confirmer… ». Le prix de revient est de 50 €/tonne inférieur à l’aliment du commerce (sans amortissement et électricité), selon l’éleveur, qui ne regrette pas son choix : « C’est valorisant d’utiliser ses propres matières premières ». L’exploitation dispose d’une capacité de stockage de 450 tonnes de blé. Les cellules ont été achetées d’occasion. Les silos à maïs humide, d’une capacité de 400 tonnes, sont en cours de construction. À terme, l’éleveur envisage de regrouper ses trois sites de production.
Bernard Laurent