« Alors que l’herbe pâturée ne représente que 15 % de la ration du cheptel bovin français », le Cédapa a lancé une campagne d’affichage de panneaux indiquant la situation des fermes engagées en système herbager. « Aujourd’hui, de plus en plus de vaches sont conduites en bâtiment. Le grand public circule sur les routes mais voient de moins en moins de troupeau pâturer et ils ignorent même souvent qu’ils passent à proximité d’élevages laitiers », note Yannis Collet, installé à Plumieux et administrateur de l’association. Lui a planté son support de communication fin février. Après les mobilisations agricoles de l’hiver qui ont été beaucoup médiatisées sur des aspects négatifs et les difficultés de nos métiers, c’est aussi une autre manière, plus enthousiaste, de communiquer, estiment les représentants du Cédapa.

Casser la distance avec la société civile

« Donner cette visibilité sur le territoire doit d’abord provoquer l’envie à nos voisins et concitoyens de discuter avec les agriculteurs. Il y a désormais une telle distance entre la société et notre monde agricole ! Ensuite, à plus long terme, cela peut peut-être aider à susciter des vocations ou du moins de la curiosité de la part de futurs porteurs de projet. » Et Fabrice Charles, président, d’insister : « Derrière le système que nous prônons, autour de la valorisation de l’herbe, du pâturage des animaux, plus globalement de l’autonomie fourragère au service de la rentabilité économique et de l’amélioration des conditions de travail, souvent sur des fermes plus petites et donc plus accessibles, c’est d’une certaine manière un choix de vie que nous présentons aux potentiels candidats à l’installation. »

L’affichage est proposé à tous les adhérents du Cédapa. Il est possible de choisir le design de son panneau pour l’adapter au mieux à son élevage : des vaches marron, noir et blanc ou de toutes les couleurs, des ovins – caprins… Plus de 30 exemplaires ont déjà été vendus. Évidemment, il est demandé de placer la pancarte en bord de route pour être vue par le maximum de gens, rappelle les éleveurs. « Une autorisation est à demander en mairie au préalable. » Et l’idée fait son chemin ailleurs puisque l’Adage en Ille-et-Vilaine va lancer la même initiative.

Toma Dagorn

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