Dossier technique

Les robots Riton et Maurice ont vite trouvé leur place dans l’équipe

Efficace, le robot de lavage a vite été plébiscité par les salariés de l’élevage. Un an plus tard, un second a été livré apportant de la souplesse à l’organisation du travail.

Un robot de lavage en action dans un salle d'un élevage porcin.  - Illustration Les robots Riton et Maurice ont vite trouvé leur place dans l’équipe
Une fois programmé, 
le robot de lavage 
travaille de façon autonome.

« Aujourd’hui, on cherche une main-d’œuvre polyvalente et qualifiée. C’est dommage ensuite de l’employer régulièrement au lavage, une tâche à la fois basique et désagréable parmi les plus pénibles dans nos élevages », démarre Charles Donval, installé au Drennec (29). « Cela faisait des années qui je m’intéressais aux robots de lavage. » Mais entre une conjoncture peu favorable et le prix de la machine, il ne franchissait pas le pas. « Il y a 15 ans, il fallait compter 50 000 à 60 000 €. » En décembre 2021, la société RV Biotech est venue sur place faire une démonstration de sa machine Evo Cleaner. « Nous l’avons testée sur deux cases en maternité, partie la plus difficile imposant le maximum de contraintes. Malgré une programmation basique, le robot a fait du bon boulot et m’a convaincu. » Riton, « le petit nom que nous lui avons donné », premier robot de lavage de la SCEA a été livré dans la foulée moyennant 33 000 €.

90 000 € investis dans le confort de travail

Investir du temps dans la programmation

« En maternité, les robots effectuent 80 % du lavage. Il faut tout de même dérouler le tuyau et repasser derrière. Mais en effectuant le gros du travail, ils font gagner énormément de temps. Et ils peuvent opérer la nuit par exemple. » Riton a besoin d’un peu plus de 4 heures pour laver une maternité de 18 places (un peu moins vite qu’un laveur). L’opération est scindée en une succession de petits programmes. Un premier pour laver les sols plastiques. Un second pour la partie en fonte au centre. Un troisième pour laver les cloisons. Le suivant pour laver toute la case… « En engraissement, il n’y a quasiment pas besoin de repasser derrière le robot. Mais comme il faut sortir le tuyau pour désinfecter, nous effectuons tout de même un rapide passage de finition d’abord. Là, la tâche est plus agréable, on peut presque y aller sans bottes, ni ciré. »

Mais avant de profiter de l’efficacité de l’automate, le temps de programmation à consacrer est important. « Concrètement, pour programmer une salle d’engraissement où toutes les cases sont identiques, on passe le même temps que pour la laver en tenant le joystick plutôt que la lance. À chaque séquence, il faut commander les mouvements du bras télescopique et l’orientation de la buse pour obtenir le résultat attendu. Fractionner le lavage en plusieurs passages – humidifier puis pousser par exemple – en tenant compte de la cinématique de la crotte, comme un laveur qui a sa propre méthode. Recommencer la programmation si un endroit pose problème… » Ce temps est un véritable investissement. Ensuite, le robot répètera les cycles enregistrés de façon autonome en se repérant aux capteurs (aimants) disposés aux murs sur son parcours. « Aujourd’hui, 85 à 90 % des places sur l’élevage sont programmées. L’objectif est d’arriver à terme à 100 %. » À cause de couloirs étroits ou de problèmes de conception de salles (comme la quarantaine et ses doseurs), quelques zones restent inaccessibles, « malgré la capacité surprenante du robot à entrer partout ».

Quand sa tâche est terminée ou s’il est mis en défaut, grâce à sa carte Sim embarquée, l’automate envoie un SMS. « La consigne est alors simple : l’automate sur batterie doit être systématiquement mis à charger. »

Pas besoin de programmer le 2e robot

Charles Donval a fait le bilan des premiers mois du robot. « J’ai vite fait le calcul. Sur cette année d’utilisation, Riton a permis de gérer la crise alors qu’il manquait clairement un salarié dans l’équipe. J’ai estimé qu’il s’était déjà amorti et qu’il était temps de lui trouver un collègue pour apporter beaucoup de souplesse à notre organisation. » Pour lui, avec une conjoncture porteuse, il s’agit typiquement d’investissements pouvant se concrétiser rapidement et trouver ensuite leur place à plus long terme dans un projet plus global et structurant comme des bâtiments neufs. « La conception de ces derniers prendra ainsi en compte l’usage des robots grâce au retour d’expérience pour en optimiser l’usage. » En termes de fiscalité, « notion pas anodine », c’était le bon moment d’investir 90 000 € dans l’amélioration des conditions de travail (deux robots de lavage et Hercule, automoteur de levage). C’est ainsi que Maurice a débarqué, livré le jour de l’entretien annuel de son prédécesseur. Gros avantage, il n’y a pas eu besoin de le programmer. « Mis côte à côte à l’atelier, grâce à leur carte Sim, Riton a partagé directement ses données avec Maurice. » En 20 minutes, l’héritage était transmis. Toma Dagorn

Un robot à chaque bout de l’élevage

« Un seul robot de lavage suffirait dans mon atelier 300 truies naisseur – engraisseur actuel. J’ai fait le choix d’en avoir deux pour être réactif et ne pas avoir le couperet de la panne », précise Charles Donval. Comme ces engins sont assez lents à déplacer, il est aussi bien pratique d’en avoir un à chaque bout de l’élevage. Et puis, quand il y a des retards d’enlèvement dus aux jours fériés comme en mai, il faut parfois faire le travail de lavage de deux semaines en une… « Avec l’un en engraissement et l’autre dans la verraterie puis en post sevrage, cela dépote », note l’éleveur. « Riton et Maurice ont un point commun : s’ils tombent en panne, j’en suis averti tout de suite par les salariés », sourit-il. Les robots ont vraiment trouvé leur place dans l’équipe. « Ils apportent du confort et de la sérénité à tout le monde. »


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