Créé en 1958, le Copa représente 22 millions d’agriculteurs européens (FNSEA et syndicats proches). La Cogeca représente la coopération agricole dans les 27 États-membres de l’Union européenne. « 45 groupes de travail traitent des évolutions politiques et du marché. Le conseil d’administration rassemble 95 personnes parlant 7 langues. C’est un espace de consensus », note l’agricultrice du Maine-et-Loire.
« Toute décision est lente »
Elle rappelle le rôle des 3 institutions européennes. Le Conseil européen (chefs d’État et ministres, de l’agriculture par exemple) défend les intérêts des États-membres. Ils ont un rôle d’orientation politique. La commission défend l’intérêt général de l’Union ; le Parlement porte les intérêts des citoyens. « Ces derniers peuvent notamment organiser des pétitions. Si ces dernières comptent plus de 1 million de signatures, la Commission doit faire une proposition de loi. Cela a été le cas pour la fin de l’élevage en cage ou la suppression du glyphosate par exemple. »
Comment sont votées les lois ? « La Commission européenne fait une proposition de règlement (s’applique partout de la même manière) ou de directive (souplesse pour chaque État) qui est soumis au Parlement. Ce dernier est chargé de voter à la majorité le texte qu’il peut modifier auparavant. Il partage aussi son rôle législateur avec le Conseil, ils doivent s’entendre sur le texte. Toute décision est donc lente. » Plusieurs groupes de lobbying ‘agricole’ sont par ailleurs présents, outre le groupe de la Copa-Cogeca : Via Campesina et bio, ONG, intrants, industries agroalimentaires et consommateurs.
Le budget de la Pac en discussion
Parmi les sujets d’importance actuels, se trouve le budget de la Pac. « Nous demandons son augmentation face aux attentes croissantes envers les agriculteurs ainsi que l’augmentation de 500 % de la réserve de crise. » Plus globalement, l’Europe poursuit son pacte vert annoncé en décembre 2019 mais dans un contexte chamboulé par le ‘triple choc’ pandémie – guerre en Ukraine – multiplication des événements climatiques extrêmes. « La souveraineté alimentaire et énergétique, la sécurité » notamment sont revenus sur le devant de la scène.
Questionnée sur la volonté de l’agriculture française d’être priorisée sur son marché national, Christiane Lambert explique que d’autres pays, tels que l’Italie, s’engagent aussi dans cette voie. Mais attention car « la loi de la concurrence européenne surveille le protectionnisme. » Et « nous ne pourrons pas arrêter d’exporter donc aussi d’importer. Il faut par contre des règles de réciprocité (carbone, phytos…). »
Dialoguer avec l’Europe
Ouverte, « notre association apolitique rassemble des citoyens engagés envers l’Europe pour faire remonter les informations à la Commission et au Parlement ou transmettre la voix de l’Europe à nos concitoyens », déclare Michel Dorin, président de la Maison de l’Europe de Rennes et de Haute-Bretagne.