Lever les freins à la production

Pour Nicolas Bouzou, économiste, il faut développer la capacité des élevages français pour réaliser des économies d’échelle, baisser les coûts de production et conquérir des parts de marché à l’export.

Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet d’études Asterès. - Illustration Lever les freins à la production
Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet d’études Asterès.

« Pour moi la souveraineté c’est disposer de ce dont on a besoin au moment où l’on en a besoin », définit Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet d’études Asterès lors de l’assemblée générale d’Inaporc le 12 juin à Angers. Il précise que cela ne veut pas dire tout produire en France mais l’agriculture et l’élevage font partie de ce qu’il est primordial de produire sur notre territoire. L’économiste estime qu’en France il serait plus utile de lever les freins qui brident les exploitations agricoles plutôt que de tenter de faire du protectionnisme.

Augmenter la capacité de production des élevages

« L’agriculture française ne peut pas être axée que sur des produits à forte valeur ajoutée, il nous faut aussi des exploitations de plus grosse taille pouvant s’orienter vers des marchés à l’export. Augmenter la capacité de production des élevages permet de réaliser des économies d’échelle en vue de baisser les coûts de production », déclare Nicolas Bouzou. Et de chiffrer : « Augmenter de 10 % les exportations permet de réaliser 10 % de bénéfice en plus. Cela offre la possibilité d’investir, d’augmenter les salaires et d’améliorer les conditions de travail. » Il constate que les filières agricoles et agro-industrielles ont vu leurs performances s’effondrer ces 20 dernières années. Les parts de marché perdues par la France ont été prises par des voisins européens comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. L’économiste dénonce la surtransposition des règles européennes en France en prenant l’exemple des produits phytosanitaires où la France n’autorise l’utilisation que de 70 % des matières actives autorisées par l’UE. « Le coût du travail est aussi beaucoup plus élevé chez nous avec des différences allant jusqu’à 25 à 30 % avec d’autres pays comme l’Allemagne ou l’Espagne. »

Nicolas Goualan


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