Les sols schisteux et granitiques bretons imposent de pomper en profondeur pour capter un maximum de fissures. 90 % des forages agricoles vont au-delà des 50 mètres de profondeur. Le demandeur est donc soumis à une procédure de « cas par cas ». Cette étude est visée par la Dréal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). « Cet examen débouche sur deux possibilités : un avis favorable pour la poursuite du projet ou une étude d’impact complémentaire obligatoire, avec enquête publique », indique Antoine Roux, chargé d’affaires chez Claude Lefeuvre, à Plérin (22). La loi sur l’eau exige en effet une procédure administrative pour tout projet supérieur à 1 000 m3 annuels, ce qui correspond à un élevage d’une vingtaine de vaches environ. Un maraîcher peut pomper jusqu’à 15 000 m3 et doit avoir une réserve conséquente pour stocker de l’eau en hiver. En Maine-et-Loire, il faut compter 60 000 m3 par an pour irriguer du maïs.
Justifier que le forage vient en remplacement de la consommation sur le réseau d’eau potable
Zonage de la Bretagne
Tous les 6 ans, le Sdage Bretagne détermine les zones où il est possible ou non de forer. « Celles réservées à l’eau potable augmentent. Dans certaines zones, comme dans le bassin rennais, l’éleveur pourra réaliser un forage seulement s’il peut justifier que celui-ci vient en remplacement d’une consommation sur le réseau d’eau potable. Les éleveurs entrent souvent dans ce cadre ».
Des distances à respecter
Lors de la création d’un nouveau forage, des règles d’implantation et des distances à respecter s’imposent. Il faut par exemple que le forage soit au minimum à 35 mètres de lieux de stockage de produits chimiques ou phytosanitaires, des bâtiments d’élevage, voire à 50 mètres si le forage est destiné à l’alimentation en eau potable ou à l’arrosage des cultures maraîchères. « Si certaines zones, dans les 50 mètres n’appartiennent pas à l’agriculteur demandeur, le propriétaire doit garantir qu’il sera en mesure d’éviter toute pollution ». Les zones humides ne doivent pas être impactées. Le forage devra être éloigné de 100 mètres de cette zone. Si ce n’est pas le cas, une limite de quantité prélevée sera définie. Un forage de contrôle du niveau de la nappe, dans la zone humide, devra également être effectué. « En Bretagne, c’est vite compliqué car il y a beaucoup de zones humides ».
Compteur volumétrique obligatoire
Pour préserver la qualité de l’eau des nappes souterraines, la dalle bétonnée doit être de 3 mètres carrés minimum au niveau de la tête du forage et être obstruée par un couvercle amovible fermé à clef. Il convient aussi d’installer un compteur volumétrique dont le but sera de relever les volumes prélevés dans un carnet d’enregistrement. Enfin, en cas de raccordement au réseau public, un disconnecteur doit obligatoirement être installé afin d’éviter tout retour d’eau ou contamination des eaux du réseau public.