Un stock important sur pied avec la luzerne

Christian et Liudmyla Salaün font pâturer leurs parcelles de luzerne. Plus souple que le ray-grass, la légumineuse constitue un stock sur pied important.

Christian Salaün dans une parcelle de luzerne - Illustration Un stock important sur pied avec la luzerne
La luzerne reste verte, elle permet de constituer un stock important sur pied.

Au village de Guélétréo à Plougonven (29) et durant ce printemps, « il n’a pas plu beaucoup, seulement 1 mm par ci, 1 mm par là. Les sols sont secs », observe Christian Salaün. Si le cumul de précipitation de mai n’était que de 55 mm, il n’a plu à la fin de semaine dernière que 22 mm sur tout le mois de juin. « Nous sommes à un stade de l’année ou on rallonge le cycle de pâturage, pour atteindre 40 à 45 jours pour les ray-grass/trèfles, 60 jours si besoin pour les prairies à base de luzerne ». Une manière de garder un stock important sur pied qui sera pâturé par le troupeau au fil de l’été. Sur la ferme, les parcelles riches en graminée perdent vite de leur valeur alimentaire et ont tendance à dessécher rapidement, « contrairement à la luzerne qui restera toujours verte. Aussi, elle garde de la valeur alimentaire même quand elle est en fleur ». Actuellement, les 58 femelles à la traite donnent chacune 18 kg de lait par jour, les vêlages sont terminés. Les 8 vaches nourrices broutent les parcelles les plus éloignées qui ont au préalable été fauchées.

Pas de risque de météorisation

Les vaches laitières ont accès à ce fourrage généreux de légumineuses conduit au fil avant « qui n’est pas météorisant. Les risques de météorisation sont seulement présents quand la plante est très jeune et très tendre, ce qui n’est plus le cas ». Ces luzernières ont été particulièrement appréciées en 2022, « elles m’avaient permis de ne pas arrêter le pâturage ». Elles se composent de 25 kg/ha de graminées (RGA très tardif diploïde et tétraploïde, fétuque des prés et élevée, RGH et fléole) et entre 9 à 12 kg de légumineuses : trèfle violet et blanc, luzerne pour moitié continentale, pour autre moitié méditerranéenne. « J’expérimente aussi la variété Luzelle, au port plus prostré et donc plus résistante au piétinement ».

En foin, les stocks sont aussi assurés. 330 bigs de 500 kg chacun sur une surface de 28 ha ont été réalisés sur les parcelles de fauche, soit 12 bigs/ha ou 6t/ha. « Je n’en ai jamais réalisé autant », conclut l’éleveur.

Fanch Paranthoën

Le fauche-broute pour limiter les refus et le surpâturage

À cette saison les éleveurs doivent composer avec des prairies dans lesquelles certaines espèces arrivent à des stades épiés, devenant plus fibreuses et moins appétentes, tandis que d’autres, à des stades moins avancés, risquent d’être surpâturées, entraînant la diminution du trèfle et le développement des indésirables. Pour y remédier, le fauche-broute, ou topping, consiste à faucher en laissant la coupe au sol pour la faire pâturer par les bovins.
• Faucher au même stade qu’on aurait mis les animaux à pâturer (ne pas attendre d’avoir de trop gros volumes).
• Régler la fauche à 7-9 cm.
• Faire rentrer les vaches au maximum 24 heures après la fauche.
• Afin de limiter les pertes, gérer le pâturage au fil avant et éviter les jours de pluie. Cette pratique est coûteuse en temps et en énergie et ne pourra donc pas se substituer à une gestion rigoureuse du pâturage.

Repères

1,5 UTH66 vaches laitières et la suiteEnviron 240 000 l de lait vendu8 vaches nourrices pour 15 veaux femelles sevrésTous les vêlages sont terminés62 ha de SAU en prairies multi-espèce, 46 ha d’accessibles5 ha de switchgrass


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