La production française décroche. Depuis 3 ans, la collecte est en baisse de 3 % en matière sèche utile. La décapitalisation s’accentue et l’augmentation de productivité ne compense plus la baisse de cheptel. « Il faudra également surmonter le mur démographique, avec de nombreux départs dans les classes d’âge d’éleveurs de 54 à 60 ans », indique Corentin Puvilland, économiste au Cniel, intervenant lors d’une conférence organisée par la FDSEA, à Camors. Les exportations, qui représentent 40 % de la collecte, sont relativement stables. Les importations augmentent. L’équivalent de 7 milliards de litres de lait est importé dans l’année, essentiellement sous forme de beurre vrac pour l’industrie (viennoiserie et restauration hors domicile). Ce beurre provient essentiellement des Pays-Bas, de Belgique et d’Irlande. La France est désormais le premier importateur mondial de beurre, devant la Chine. Les importations de fromage ont progressé de 75 % en dix ans, en provenance d’Italie, d’Allemagne et des Pays-Bas (fromages ingrédients comme le cheddar et la mozzarella).
À l’équilibre en 2027
La demande intérieure est en augmentation de + 5 % en dix ans (+ 8 % en matière sèche utile). « Le solde en volume est toujours positif (108 % d’autosuffisance), mais au rythme actuel, dès 2028, la France ne couvrira plus ses besoins. Sur la matière grasse, c’est le cas depuis 2017 ». La France vend néanmoins son beurre plus cher qu’elle ne l’achète. « Nous vendons un beurre plus élaboré (que l’industriel). Il y a une prime à l’origine France en Asie ». Avec les pays tiers, le solde en valeur des produits laitiers est stable. Il s’érode avec les pays de l’Union européenne.
Bernard Laurent