2024 propice au pâturage et stock d’herbe

Arnaud Robin en Gaec à la Ferme de Bodreguin valorise l'herbe par le pâturage surtout avec ce temps pluvieux. Pour lui c’est une des clés de rentabilité des systèmes herbagers.

1721726794488.jpg - Illustration 2024 propice au pâturage et stock d’herbe
Sur les prairies à trèfles les vaches laitières ne restent que la journée, 
pour la nuit elles pâturent des prairies avec plus de graminées.

À Questembert (56) les fenêtres météorologiques sont toujours courtes, imprévisibles et entrecoupées de grosses pluies (30 mm samedi dernier). Pour limiter les refus, les 26 vaches à la traite pâturent des paddocks de 0,3 ha durant 24 heures. La ration est toujours composée d’1 kg de MS de foin le matin et le reste au pâturage, pour une production 23 L de lait/VL/j. Exceptionnellement cet été le lot de génisses et taries est plus grand pour renouveler une partie du troupeau qui a pâti des anciens chemins d’accès, maintenant remis à neuf (12 génisses de renouvellement en 2024 contre 6 habituellement).

Sur les terres séchantes où les prairies avaient roussi en 2022, Arnaud Robin a implanté une luzerne en mai avec un semis tardif à cause de la pluie. « La pluie a permis au mélange de luzerne, fétuque et lotier de bien s’implanter. Mais avec les millimètres annoncés dans les prochains jours, impossible de le récolter. En attendant, les adventices verdissent la parcelle et il y a un risque montée en graines. »

Autonomie fourragère déjà atteinte

Avec 32 jours d’avance de pâturage et déjà 270 bottes de foin et 250 d’enrubannés pressés, pour des besoins annuels de 250 bottes de foin et autant d’enrubannage, l’autonomie fourragère est atteinte. « Sur les premières coupes, on était à 7 bottes par hectare. On est au 4e passage (pâture et fauche confondues) donc le rendement sera plutôt de 5 bottes/ha. »

Par contre, les stocks de paille s’annoncent bas. Implanter du maïs (2 ha) ou du méteil (3 ha) dans la rotation à Bodreguin contribue à casser les prairies qui ne permettent plus de faire assez de lait, de produire plus de lait en hiver en complémentant le fourrage, et surtout de presser une partie des 80 bottes /an nécessaires. Le méteil d’avoine-triticale-pois-épeautre commence à verser à cause de la pluie et des blaireaux. « Plus j’attends pour le battre, plus il faudra du temps pour sécher la paille de méteil et les adventices qui auront poussé dedans. Les grains risquent aussi de chauffer dans le silo. En tout cas, je ne pourrais pas utiliser cette récolte en semence en 2025. » Le méteil reste tout de même intéressant car les chaumes permettent de gagner 5 jours de pâturage, idéal lors d’un été sec. « Je préfère tout de même un été pluvieux à la sécheresse où il n’y a simplement pas de pousse. Au moins l’herbe pousse et chercher l’herbe par le pâturage, c’est une des clés de rentabilité de nos systèmes. »

Civam AD 56 : 06 62 30 56 57

Repères

5,5 UTH (dont 2 associés) ;28 VL (dont 3 nourrices) :160 000 litres vendus (dont 150 000 transformés) ;Races (croisements) : Prim’Holstein, Normandes, Montbéliardes, Abondances ;67 ha de SAU (dont 17 ha de prairies permanentes) ;1,7 ha accessibles/VL.


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