C’est l’été – 2

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C’est l’été. Et l’été est propice à – un peu – de prise de hauteur dans la légèreté. Pour ce 2e épisode, prenons encore de la hauteur avec la légèreté… d’une plume. Mais cette semaine, il n’est pas question de la vénérée hirondelle, mais d’un oiseau à la réputation souvent négative : l’étourneau. Est-elle si méritée ?

Si l’oiseau au plumage irisé est honni des éleveurs de bovins à cause du pillage et des souillures qu’il occasionne à l’ensilage de maïs, il suffit de changer la focale pour reconnaître que le sansonnet n’est peut-être pas toujours le vilain petit canard qu’on l’affuble.

Sur le flanc Est de l’Europe, l’oiseau est apprécié par les cultivateurs pour son activité épuratrice. Vorace, l’étourneau peut consommer 700 à 1 000 insectes ou larves par jour. Aussi efficace qu’un insecticide lorsque par milliers les passereaux s’abattent sur une culture. C’est ce qu’il lui vaut d’être, dans les zones où il niche, aussi bien perçu que l’est l’hirondelle en Bretagne. En Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, les étourneaux sont même protégés par la Wildlife and Countryside Act, depuis 1981.

Pas question ici de faire l’apologie de l’étourneau, ni davantage de voir en ce sturnidé nichant en masse en Russie un envahisseur menaçant l’Occident, comme l’évoquait force d’humour Xavier Grall dans une de ses chroniques au début des années 80, du temps de la Guerre froide. Mais cette juxtaposition de points de vue antagonistes montre bien que rien (à fortiori dans la nature) n’est jamais tout noir ou tout blanc. Et comme l’enseigne l’éthique du journalisme, en paraphrasant la maxime célèbre de C.P. Scott du Guardian : « Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres ». En sciences naturelles, comme en politique, la raison est souvent une forme d’équilibre entre les opinions extrêmes.


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