Dossier technique

Conserver les butternuts en AB

Un essai conduit sur potimarron a été reconduit sur butternut pour améliorer la conservation des fruits. Seul bémol, le fait de récolter en sous maturité des courges butternut améliore parfois la conservation mais dégrade souvent la qualité visuelle et gustative.

Butternuts dans des caisses - Illustration Conserver les butternuts en AB
La récolte en sous-maturité augmente le temps de conservation mais altère la qualité visuelle et gustative.

La conservation du potimarron (cucurbita maxima) et des courges en général reste la phase la plus délicate de la production. En effet, si les problèmes sanitaires sont rares en culture, les problèmes de pourriture en conservation sont nombreux. Ainsi la durée de conservation est très variable : on arrive en moyenne à des conservations de 2 à 4 mois, mais qui peuvent aller jusqu’à 6 mois. Cette durée semble dépendre de plusieurs facteurs : variété, conduite culturale et conditions de stockage. « Il n’existe aucune mesure curative pour limiter ces problèmes mais il est possible d’améliorer la conservation par des mesures préventives », fait observer Maët Le Lan.

Au début, les essais ont répondu aux questions des choix variétaux, de leur aptitude à la conservation, de la stratégie à adopter lors du stockage des potimarrons ainsi que de l’identification des pathogènes responsables de ces pourritures. Puis en 2017, la station a travaillé sur les effets de différentes dates de récolte calculées grâce à une somme de degrés jour à partir de la floraison. « Ce travail a été poursuivi les années suivantes car les résultats observés étaient prometteurs en termes de conservation. Aujourd’hui, grâce à ces essais, nous savons qu’une récolte anticipée améliore toujours la conservation des potimarrons. Cette expérimentation pluriannuelle montre également une certaine stabilité de la date de récolte qui, à l’échelle de 5 ans, survient entre début août et le 20 août (dans les conditions climatiques d’Auray). Ce résultat est facilement transférable chez les agriculteurs. D’ailleurs, chaque année les conseillers en maraîchage de la Chambre d’agriculture de Bretagne envoient un SMS aux producteurs afin de leur donner la date optimale de récolte déclenchée grâce à une somme de températures ».

Depuis, « nous avons souhaité vérifier si ces résultats étaient vrais sur d’autres courges et notamment la courge butternut. Mais s’agissant d’une autre espèce (cucurbita moschata), avec un cycle de culture plus long, les références acquises sur potimarron ne sont pas transférables à l’identique sur cette courge ». Là encore, les recherches se concentrent sur les dates de récolte, identifiées comme l’un des meilleurs leviers pour améliorer la conservation.

Le calcul de la somme de température reste l’outil le plus précis

Récolter en sous-maturité

Après 4 années d’essais, les résultats doivent être nuancés. Pour une année sur 2 seulement, la récolte en sous maturité donne des résultats intéressants. Par contre, la récolte en surmaturité, comme pour les potimarrons, dégradent systématiquement la conservation. Un compromis entre les 2 est donc à préciser.

Butternut au champ
Butternut dans un champ.

Par ailleurs, certains critères qualitatifs sont à prendre en considération avec des récoltes précoces sur cette espèce cucurbita moschata : une couleur beige-vert à jaune clair, une cavité peu formée et une qualité gustative inférieure ont été constatées. « Le travail reste donc à poursuivre afin de pouvoir déterminer une stratégie fiable permettant à la fois de répondre aux besoins des conservations longues tout en atteignant des critères qualitatifs satisfaisants ». Le calcul de la somme de température reste l’outil le plus précis pour déclencher la récolte au stade optimal, avec une grande fiabilité quelle que soit la zone géographique, tout en permettant de s’adapter aux conditions de températures annuelles, « que l’on peut imaginer plus fluctuantes à l’avenir dans un contexte de changement climatique global », conclut la responsable. Cette année, certaines parcelles de courges ont souffert des conditions climatiques peu favorables aux levées et ont dû ont été ressemées tardivement. Des essais sont en place à Auray afin de vérifier si en année froide, ces semis de secours tardifs restent possibles et rentables.

Maët Le Lan


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