Nichée au cœur du village Le Saint Esprit des Bois, l’écomusée de la Ferme d’antan, à Plédéliac (22), fête cette année ses 50 ans d’existence. La ferme sur laquelle ce lieu a été créé a 100 ans. « Elle a été exploitée jusqu’en 1965 puis elle est restée à l’abandon pendant une dizaine d’années. La municipalité envisageait alors de raser les bâtiments pour en faire un parking. Les habitants du village se sont alors mobilisés et regroupés en association pour acquérir cette ferme en ruine et en faire un lieu où les générations futures pourraient découvrir la vie rurale et paysanne d’autrefois », raconte Angélique Homo, animatrice culturelle de la Ferme d’antan.
Jusqu’à 10 personnes vivant dans 1 pièce
Après 4 années de travaux et d’aménagements des lieux par les bénévoles, la Ferme d’antan ouvre au public en 1978. La maison des fermiers, appelée « l’hôté » en gallo, a été reproduite à l’identique grâce à un gros travail de recherche et de collecte d’objets et de meubles en tous genres. L’unique pièce de la maison servait de chambre, cuisine, salle à manger et salle de bain pour toute la famille où 3 générations cohabitaient. « Il pouvait y avoir jusqu’à 10 personnes vivant dans cette pièce. Les plus anciens de la famille dormaient dans un lit de coin près de la cheminée. Les parents eux étaient dans le lit clos à portes coulissantes avec le berceau posé sur la « maie » , un banc-coffre qui servait pour le rangement du linge de maison. Les enfants passaient la nuit tête-bêche dans le lit mi-clos fermé avec des rideaux », décrit Angélique Homo. La cheminée tenait une place centrale dans la pièce, le feu brûlait toute la journée et toute l’année. C’était le seul moyen de chauffage, c’était aussi une source lumineuse le soir et cela servait aussi à la cuisson des repas. Le conduit de la cheminée servait aussi à fumer des andouilles et des saucisses afin de les conserver. La crémaillère suspendue dans la cheminée servait à accrocher la marmite pour cuire la soupe de légumes qui était le plat principal quotidien avec le pain. La famille faisait son pain et le cuisait tous les 10 à 12 jours dans le four à pain.
La richesse se mesurait à la quantité de linge dans l’armoire
La table en bois et le vaisselier sont aussi d’époque. « L’armoire fermée à clé renferme toutes les richesses de la famille. On y retrouve le fameux trousseau. Plus on avait une quantité de linge plus on était riche. Certains allaient même jusqu’à plier le linge d’une certaine manière pour donner l’illusion qu’il y en avait plus », précise l’animatrice. La laiterie appelée aussi l’abas communique avec la pièce de vie. Plus fraîche que l’hôté, elle était utilisée comme une arrière-cuisine pour stocker et conserver la nourriture. C’est dans cette pièce qu’était fabriqué le beurre. « Aujourd’hui on y retrouve différents types de barattes. » Le grenier ou sollier situé à l’étage était le lieu de stockage des céréales. « Nous en avons fait un lieu d’exposition temporaire. »
Au fil du temps le lieu s’est développé. 1994 rime avec le retour des animaux sur la ferme. On y trouve une jument de trait breton, une ânesse, 1 brebis et 2 agnelles, 2 chèvres, 2 jeunes truies, 1 Jersiaise et son petit veau, 1 Bretonne Pie Noir, des lapins, des volailles… « Les gros animaux repartent au pâturage le soir pour revenir sur la ferme le matin avant l’ouverture. »
Le forgeron était aussi maréchal-ferrant
Sur la ferme, un espace est dédié aux métiers de l’époque utiles à l’agriculture. La forge, l’atelier du sabotier et du charron sont regroupés dans le même bâtiment. Il y a eu jusqu’à 5 forges sur Plédéliac, celle de la ferme fut la dernière en activité jusque dans les années 1970. « Le rôle du forgeron, qui était aussi maréchal-ferrant, était de ferrer les chevaux et de réparer le matériel agricole. Des machines permettant de simplifier le travail du sabotier sont exposées sur le site. Au même endroit nous expliquons ce qu’était le travail du charron qui fabriquait les charrettes et les roues en bois. Le travail du cerclage des roues se faisait avec l’aide du forgeron. »
À l’arrière de la ferme se trouve le jardin pédagogique avec le potager qui permettait aux paysans de cultiver les légumes qui servaient à nourrir la famille. On peut aussi y découvrir des cultures de blé, de seigle, des plantes médicinales, tinctoriales ou encore fourragères. L’année dernière, 11 000 visiteurs ont découvert cette ferme des années 1900-1920. Avec le programme riche pour le 50e anniversaire les animatrices ne doutent pas que ce chiffre sera encore meilleur en 2024.
Nicolas Goualan
Fête du bois le 4 août
Une grande fête sur la thématique du bois se déroulera au village d’Antan le dimanche 4 août. Plus de 5 000 personnes sont attendues et plus de 300 bénévoles en costumes d’époque seront sur place pour animer le village. « Au programme : découverte de différents métiers et savoir-faire autour du bois, animations sur les traditions du village, reconstitution de scènes de vie avec des personnages pittoresques, défilés des cercles celtiques et fest-noz gratuit le soir. »
TERRIER
Bonjour,
Je découvre « votre » ferme grâce au reportage du Paysan Breton….merci de m’adresser en retour un mail contact/ téléphone….publiable dans un magazine national spécialisé dans le patrimoine anciens tracteurs et matériels agricoles, métiers d’hier et la vie d’autrefois au travers des musées!
A vous par retour, pour le magazine TRACTEUR RETRO