Pays de Lorient : Une cidrerie bien implantée sur son territoire

La cidrerie de Kermabo, à Guidel, écoule la production de ses 12 hectares de vergers en local. Elle accueille jusqu’à 200 acheteurs par jour, en saison.

Verger de pommiers en fleur - Illustration Pays de Lorient : Une cidrerie bien implantée sur son territoire
À l’initiative du Gab 56, une visite de la ferme et des échanges sur les enjeux de l’approvisionnement en produits bio était organisée, au mois de mai, pour les cuisiniers, gestionnaires de cantines et élus locaux.

« Lors des fériés du mois de mai, nous avons accueilli 200 personnes par jour », indique Sébastien Le Romancer, qui gère, avec sa compagne Maud Le Guerroué, la cidrerie des bords du Loch, à Guidel. 14 000 visiteurs sont reçus à Kermabo, chaque année ; « de plus en plus de gens du coin », assure le producteur. Proche des plages, la cidrerie est très fréquentée en été, depuis sa création, en 1985, par les parents de Maud. Les produits ont une certification bio depuis 2012, avant même l’installation des deux nouveaux horticulteurs, en 2017. Progressivement, le verger s’est agrandi, pour atteindre 12 hectares actuellement. Les deux associés, qui travaillent avec trois salariés permanents, transforment et commercialisent la production des 10 000 pommiers. Du cidre fermier, du Guillevic du Pays de Lorient, des jus de pomme, du vinaigre, du pommeau AOC et de la Fine de Bretagne.

Une production identitaire forte

Un étang pour irriguer

Le verger est en un seul bloc, près de la cidrerie. « C’est un avantage pour l’observation, car nous sommes tous les jours dedans. Le fait d’être aux bords d’une réserve naturelle exclut tout risque de pollution du voisinage. Le principal inconvénient, c’est qu’il s’agit d’une monoculture : un problème sanitaire peut vite se propager ». Les associés ont acheté l’étang d’une ferme voisine pour irriguer, au besoin. « C’était une opportunité. Nous sommes dans une zone littorale séchante. L’irrigation nous permettra de ne pas payer d’assurance récolte ». Les plantations les plus jeunes seront privilégiées.

Expertise d’un œnologue

Le verger compte une quinzaine de variétés de pommes. La récolte dure deux mois environ, à terre, à l’aide d’une récolteuse et d’un ou deux saisonniers. Les pommes sont ensuite triées. « 4 tonnes sont broyées en une heure, brassées pour une bonne oxydation, puis pressées ». Le marc de pomme est exporté vers une unité de méthanisation. Après 3 à 4 mois de fermentation en cuves, avec un suivi régulier du taux de sucre, le jus passe dans une centrifugeuse pour séparer les levures et le cidre, ce qui permet d’assurer la stabilisation du cidre. Un œnologue passe au mois de janvier, « l’objectif est de produire un cidre qui a toujours le même goût même si les récoltes sont différentes (dominante de certaines variétés) selon les années, grâce à l’assemblage ».

Du whisky prochainement

Toute la production (400 tonnes en moyenne) est transformée, embouteillée et étiquetée sur place. « L’objectif est de vendre 200 000 bouteilles par an. Les années où le rendement est faible, nous achetons des pommes. L’an dernier, nous avons vendu

60 tonnes ». Le dernier investissement, une embouteilleuse, atteint 200 000 €. Les bouteilles sont consignées. « Nous avons une machine pour les laver. Le taux de retour, de 35 %, est en constante augmentation ». Le magasin de la ferme est ouvert tous les jours, de 15 h à 18 h et en matinée pendant les vacances. Les produits sont proposés dans quelques Biocoop et des crêperies du secteur. « Nous vendons aussi du jus de pomme et du vinaigre à la cuisine centrale de Ploemeur et du cidre aux mairies de Quéven et de Lorient, lors d’évènements particuliers ». Les associés prévoient de planter 3 nouveaux hectares l’an prochain pour répondre à la forte demande. Des pommiers ; la plantation de poiriers est exclue : « La floraison est très précoce ; les épisodes de gel peuvent anéantir la production ». Sébastien et Maud prévoient néanmoins de diversifier leur production, « en proposant des produits non issus des pommes, comme le whisky, par exemple ».

Bernard Laurent

Pour nous, le choix de la bio était une évidence

« Dans les traces d’Anne et Eugène Le Guerroué, la conduite de notre verger en bio coulait de source. Ils nous ont transmis leur entreprise mais aussi leurs valeurs : le circuit court, le bio, le local. Depuis le tout début, ils avaient compris l’importance de ne pas entrer dans un système de dépendance des industries et des cours mondiaux. La réussite de leur entreprise prouve que ces modèles sont viables et souhaitables pour une économie saine et des producteurs fiers de leur travail. »


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